Plusieurs magasins de l’Essonne ont mis en place des « heures silencieuses» , en éteignant la musique et en baissant la lumière dans leur commerce. Cette action permet aux personnes autistes de faire leurs courses dans de meilleures conditions.
Dans l’Essonne, plusieurs enseignes comme Leclerc, Intermarché, Carrefour et Bricorama, ont mis en place des « heures silencieuses » dans leurs commerces. C’est le cas des supermarchés de Viry-Châtillon et Sainte-Geneviève-des-Bois, qui ont créé des plages horaires où l’environnement est apaisé dans les magasins.
Cette initiative permet aux personnes atteintes d’autisme de faire leurs courses sans être agressées par une lumière trop intense ou une musique trop forte.
Lumière tamisée et silence dans les supermarchés
Les personnes autistes souffrent généralement lorsque la lumière est vive ou la musique est trop forte. Pour les aider, ces enseignes ont mis en place des créneaux horaires pendant lesquels la musique est coupée et la lumière est baissée de 50%, créant une ambiance calme et tamisée.
« Il y a zéro contrainte technique, et ça permet à des personnes qui ne venaient plus de fréquenter sereinement notre commerce, déclare Riad Tout, responsable de Bricorama. Cela a aussi un effet sur l’équipe. Les employés se sentent super bien. Moi-même, j’ai arrêté de crier durant cette heure là ! »
Crédit photo : FamVeld / Shutterstock
Dans ce magasin, il a également été demandé de supprimer tout appel au micro, pour garantir un calme absolu.
Un apaisement pour les personnes autistes
Cette initiative est inscrite dans un projet de loi porté par Nadia Essayan, députée du Cher.
« L’expérience a d’abord été menée dans ma ville, à Vierzon, après des échanges avec une maman qui a une fille atteinte d’autisme. Pour elle, les bruits et la lumière sont sources de souffrance. Le principe existait déjà à l’étranger, nous avons souhaité voir si cela fonctionnait ici. On a demandé à un commerce de baisser de 30% la lumière et de couper tous les bruits. On a tout de suite vu la différence : sa fille était beaucoup plus à l’aise », explique la députée.
Au Leclerc de Viry-Châtillon, les « heures silencieuses » ont lieu entre 8h30 et 9h30 tous les matins. Un couple a testé l’expérience en emmenant son petit garçon atteint d’autisme, qui souffre lorsqu’il est confronté à trop de stimulations visuelles et auditives.
« Je ne le reconnais pas. Je le sens vraiment bien, on dirait presque qu’il est au musée », affirme le père de Liam, surpris.
Crédit photo : Nolwenn Cosson / Le Parisien
Même constatation au Carrefour de Sainte-Geneviève-des-Bois, où Mona a emmené son fils Yanis, âgé de 11 ans et autiste. Avant, la mère de famille ne pouvait pas l’emmener avec elle, ce qui posait des difficultés lors des achats des fournitures scolaires, car elle devait y retourner plusieurs fois pour acheter tout le nécessaire.
« Il ne vient pas souvent avec moi, explique-t-elle. Quand c’est le cas, je m’arrange pour qu’on ne reste que quelques minutes, sinon il ne tient plus et me supplie de partir. Là, je suis restée une heure sans aucun problème. On était dans un silence presque religieux, la lumière n’était pas agressive. Yanis adore lire. Il est parti chercher un magazine pour le feuilleter. C’est la première fois que je le voyais faire cela. »
Si cette maman regrette que ces plages horaires ne soient pas assez nombreuses, elle salue l’initiative et espère qu’elle va perdurer. Si la loi des heures silencieuses n’a pas encore été votée, le dispositif séduit de plus en plus et pourrait se généraliser.