Émus par le triste sort d'un de leur compagnon à quatre pattes, deux policiers de Marseille ont lancé une cagnotte afin d’ouvrir « une maison de retraite » pour les chiens de leur brigade canine.
Membres à part entière des forces de l’ordre, les chiens des brigades canines ne peuvent accomplir leur devoir éternellement et, au grand dam de leurs maîtres qu’ils accompagnent en intervention, doivent se retirer passé un certain âge.
D’ordinaire, c’est après 8 ans de bons et loyaux services que ces chiens policiers peuvent à leur tour prendre une retraite bien méritée. Dans la majorité des cas, ils sont adoptés par leurs maîtres ou alors placés dans des familles d’accueil.
Toutefois, il arrive hélas que certains ne trouvent pas de foyer, se retrouvant seuls dans des refuges, en raison de caractère parfois turbulents, façonnés par leurs années passées sur le terrain.
« On espère que cette initiative inspirera d'autres brigades »
C’est notamment le cas d’Eros, ce chien policier de Marseille qui a dû stopper prématurément son service en 2014 après 6 années passées à traquer les stupéfiants et autres billets de banque.
« Hyperactif » et « imprévisible », ce jeune Malinois âgé de 8 ans a en effet été réformé précocement « car il pouvait poser problème sur la voie publique ». Une singularité qui l’empêche aujourd’hui d’être recueilli par une famille d’accueil, compte tenu des risques encourus.
Son maître, qui a depuis été muté, n’a pas souhaité non plus l’adopter, l’abandonnant ainsi à une fin de vie incertaine.
Touchés par la situation, Stéphane de Mendonsa et Cédric Goulart, deux policiers de la brigade canine de Marseille, ont donc eu l’idée de lancer une cagnotte afin de créer « une maison de retraite canine », faite de petits abris destinés à Eros ainsi qu’à tous les chiens de service retraités qui ne peuvent être adoptés.
Stéphane de Mendonsa, Cédric Goulart et Eros. crédit photo : capture d'écran internet
Baptisée « Un toit pour Erros », cette cagnotte a d’ores et déjà permis de récolter plus de 22 000 euros sur les 40 000 que les policiers jugent nécessaires pour mener à bien ce projet.
Parallèlement, la police nationale leur a fait don d’un terrain implanté dans son centre régional de formation. L’endroit idéal pour y construire déjà cinq boxes qui permettront à ces chiens, ayant servi l’État avec loyauté et fidélité, de couler une retraite heureuse.
Les deux fonctionnaires espèrent que leur démarche fera des émules, afin que l’on accorde à ces bêtes toute l’attention qu’elles méritent. « On espère que cette initiative inspirera d'autres brigades dans d'autres villes de France », ont ainsi confié les deux policiers au quotidien 20 minutes.