C’est un jour triste pour la conservation des animaux et en particulier des gorilles à dos argenté, une espèce rare. En effet, Rafiki, un mâle emblématique du parc national de Bwindi, en Ouganda, a été retrouvé mort.
Crédit : Ian Redmond
Peu après la nouvelle, quatre hommes ont été arrêtés non loin de la zone naturelle protégée, où vivent quelques-uns des derniers spécimens de ses grands singes. Selon l’Uganda Wildlife Authority, il ne resterait qu’un millier de gorilles à dos argenté dans le monde.
L’enquête affirme que l’une des personnes prises en charge par la police avait en sa possession des équipements de chasse dont certains pourraient correspondre aux blessures de Rafiki. Ce dernier aurait perdu la vie après qu’un objet tranchant a pénétré plusieurs de ses organes. Porté disparu le 1er juin, son corps inerte a été retrouvé le lendemain après de longues heures de recherche dans la forêt.
Si les principaux suspects affirment avoir été seulement à la recherche de petit gibier lors de leur virée dans le parc national, ils risquent une peine d’emprisonnement à perpétuité pour s’en être pris à une espèce en danger d’extinction. Une loi promulguée l’an passé pour dissuader les braconniers de s’en prendre aux animaux protégés. Pour éviter de finir leur vie derrière les barreaux, ils disent avoir agi en situation de légitime après avoir été attaqués par le gorille. Cette théorie étonne les chercheurs présents sur place car de part sa présence dans l’un des parcs les plus visités du pays, le groupe de grands singes est habitué au contact de l’Homme.
Crédit : BBC
Un gorille au rôle très important
À titre d’information, Rafiki n’était pas un individu parmi tant d’autres. Du haut de ses 25 ans, il était le leader d’un groupe de 17 gorilles et occupait donc une place prépondérante dans la gestion et la stabilité de l’espèce. « La mort de Rafiki jette le trouble dans le reste du groupe et pourrait même amener à sa dislocation » a confié Bashir Hangi, membre de l’Uganda Wildlife Authority, à nos confrères de la BBC. Il ajoute : « aujourd’hui le groupe n’est plus tenu et n’est pas à l’abri d’être récupéré par un autre mâle dominant, ce qui peut apporter une énorme tension. »
En 2018, l’Union internationale pour la conservation de la nature avait retiré le gorille à dos argenté de sa liste des espèces en danger critique d’extinction, laissant alors penser que tout le travail fourni pour sa sauvegarde était en train de payer. Deux ans plus tard, l’espèce est toujours catégorisée comme en danger.
Crédit : Uganda Wildlife Authority