Visiblement, il ne fait pas bon d’être Parisien dans la métropole bordelaise, où des autocollants vous demandent expressément de quitter la région.
La ligne grande vitesse ouverte entre Paris et Bordeaux ne fait pas que des heureux, surtout dans la métropole girondine comme nous l’apprend Sud-Ouest. En effet, depuis sa mise en service, les Parisiens sont plus nombreux à venir à Bordeaux, que ce soit en week-end ou quelques jours de vacances, ou pour travailler.
Ce phénomène a été accompagné par quelques effets négatifs sur le style de vie bordelais avec la flambée des prix de l’immobilier, la densification de la population, et la circulation routière de moins en moins fluide. Les Parisiens seraient donc la cause de ces problèmes selon une partie de la population girondine.
Ainsi, des autocollants ont été posés à travers l’agglomération bordelaise sur lesquels on peut lire un message clair et net : « Parisien, rentre chez toi », avec un TGV dessiné en dessous.
«Parisien rentre chez toi» : pourquoi tant de haine à Bordeaux ?https://t.co/gxq4qxGwZ5 pic.twitter.com/JWR4v4xWYX
— Sud Ouest Bordeaux (@SO_Bordeaux) 23 octobre 2017
Cet anti-parisianisme prononcé est essentiellement véhiculé par le groupe Front de libération bordeluche face au parisianisme (FLBP), très actif sur les réseaux sociaux, sous un trait d’humour, de cynisme et de mauvaise foi assumée.
Dans une publication récente, le groupe s’adressait à leur ville dans une lettre ouverte, lui suppliant de ne pas devenir «une vulgaire ville d’un soir» et lui reprochant de négliger ses enfants.
En outre, quelques tags apparaissent en ville dans des quartiers considérés comme « populaires », en proie à la gentrification et l’embourgeoisement, à l’image de Saint-Michel où le prix de l’immobilier a gonflé en un rien de temps. Au début du mois d’octobre, on pouvait y lire des tags signés du collectif « Pavé brûlant » qui disaient : « Saint-Mich’, nique les riches » ou encore « Parlez pas de mixité quand vous gentrifiez »…
Enfin, l’autre point de discorde entre Bordelais et Parisiens, qui semble plus anecdotique tant il restera éternel, réside dans les particularités linguistiques à l’image de la fameuse chocolatine (ou pain au chocolat pour les Parisiens et le reste de la France). Certains boulangers n’hésitent pas à faire payer plus cher le pain au chocolat par rapport à la chocolatine afin de mieux différencier le vrai Bordelais du «migrant parisien».