Lorsqu’on parle de la crise des migrants, on parle souvent de chiffres : 6 millions de réfugiés syriens hors du pays, 13,5 millions de déplacés au sein même des frontières syriennes, et près de 60 millions de déracinés dans le monde entier, tous pays confondus (réfugiés, demandeurs d’asiles ou déplacés) soit 1 être humain sur 113.
On parle aussi de politique, d’”invasion”, de la peur rampante de ces gens qui viennent d’ailleurs pour salir les métros de notre beau pays, des emplois qu’ils vont nous prendre, du fait qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde tout de même ma bonne dame…
Mais ce dont on parle moins, en revanche, c’est des êtres humains. Du fait que dans ces familles que l’on voit accrochées à leur bouts de bateau sur BFM TV, on retrouve des hommes, des femmes et des enfants comme nous, de tous âges, de toutes professions et de tous milieux sociaux : des infirmiers, des cadres, des chômeurs, des journalistes, des médecins, des femmes au foyer, des fonctionnaires, des commerçants, des professeurs d’Université, des agriculteurs, des étudiants…
C’est pourquoi le Time Magazine a eu une idée géniale : nous rappeler à notre propre passé de réfugiés et de migrants. Ces migrants c’était nous, ou en tout cas nos grands-parents, il n’y a pas si longtemps que ça finalement… Entre 1939 et 1945, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, plus de 60 millions d'européens ont, eux aussi, été forcés de quitter leurs foyers parfois en ruines, de fuir l’Europe pour chercher refuge dans d’autres pays.
Et, chose que peu de personne savent aujourd'hui, 40 000 Européens se sont enfuis dans des camps de réfugiés en Syrie, en Palestine et en Egypte, en 1942, grâce à un programme baptisé MERRA (Middle East Relief and Refugee Administration). Sans compter sur les nombreux Français qui se sont exilés en Afrique du Nord...
Afin de mieux montrer la ressemblance entre ce que vivent les réfugiés d’aujourd’hui et ceux d’hier, Time a commissionné la retoucheuse photo Sanna Dullaway afin de coloriser ces images saisissantes, leur donnant une côté plus actuel qui nous permet de réellement nous projeter dans cette réalité-là. On vous laisse admirer...
Saisissants, ces clichés, non ?