Un instrument scientifique de la taille d'un grille-pain, fixé au rover Persévérance de la NASA, a réussi l’exploit de transformer un peu de dioxyde de carbone prélevé dans l'atmosphère martienne en oxygène. Il s’agit d’une grande première dans l’Histoire de la conquête spatiale.
Crédit : NASA
Cette réalisation extraordinaire pourrait déboucher sur un avenir où les voyageurs de l'espace seraient non seulement capables de créer l’oxygène et de l'air pour respirer, mais également du carburant de fusée pour les ramener sur Terre, tout en ayant la possibilité de rester sur Mars, où se trouve actuellement rover Persévérance.
L'instrument, baptisé Mars Oxygen In-Situ Resource Utilization Experiment (MOXIE), est une démonstration technologique qui pourrait, dans un futur proche, être mise à l'échelle pour produire suffisamment de propergol (produit de propulsion, constitué d'un mélange de comburant et de combustible, notamment utilisé pour les moteurs de fusée) pour permettre à un équipage d'astronautes de décoller de la surface de la planète rouge.
« Il s'agit d'une première étape essentielle pour convertir le dioxyde de carbone en oxygène sur Mars. MOXIE a encore du travail à faire, mais les résultats de cette démonstration technologique sont pleins de promesses alors que nous nous rapprochons de notre objectif de voir un jour des humains vivre sur Mars. Et puis l’oxygène n'est pas seulement ce que nous respirons. Le propergol des fusées dépend de l'oxygène, et les futurs explorateurs dépendront de sa production sur place pour faire le voyage de retour » a déclaré Jim Reuter, administrateur associé du Space Technology Mission Directorate (STMD) de la NASA, dans un communiqué.
Pour faire décoller un équipage de quatre astronautes de la surface martienne, il faudrait environ 7 tonnes de propergol et 25 tonnes d'oxygène, selon la NASA. Pour respirer, cependant, il ne faudrait qu'une tonne métrique pour un équipage de quatre personnes pendant une année entière, selon le chercheur principal de MOXIE, Michael Hecht.
Transporter tout cet oxygène jusqu'à Mars serait compliqué et coûteux, c’est pourquoi les scientifiques envisagent de le créer l'oxygène in situ.
Crédit : Reuters
Utiliser des ressources in situ pour produire du carburant, une grande première
Pour convertir le dioxyde de carbone, MOXIE a dû chauffer le gaz à environ 800 degrés Celsius. Il a réussi à produire environ cinq grammes d'oxygène, ce qui correspond à environ 10 minutes de respiration respirable.
Au maximum de ses capacités, il peut générer jusqu'à dix grammes d'oxygène par heure. « MOXIE n'est pas seulement le premier instrument à produire de l'oxygène sur une autre planète, c’est aussi le premier à jeter les bases de futures missions qui pourraient utiliser les ressources déjà présentes sur place » a déclaré Trudy Kortes, directrice des démonstrations technologiques.
En tout cas, un grand bravo à la NASA pour son incroyable prouesse scientifique !