Pourquoi dort-on aussi mal en dehors de son lit ? On a la réponse !

À la suite d’une étude réalisée par l’université de Brown aux États-Unis, et relayée la semaine passée par nos confrères du Monde, les chercheurs ont découvert qu’une partie d’un hémisphère du cerveau restait en alerte pendant la période de sommeil, ce qui lui permet de garder un certain contrôle de l’environnement ambiant, et de jouer un rôle de veilleur. Explications.

Tout le monde a vécu ce cas : quand on dort chez des amis, dans un hôtel ou dans tout autre lieu inhabituel, le sommeil se fait plus irrégulier. Cet effet se nomme « l’effet première nuit ». Les scientifiques qui travaillent sur le sommeil ne se fient d’ailleurs pas aux résultats de la première nuit passée dans un laboratoire. Ils attendent que le corps se soit habitué à l’environnement pour analyser les données récupérées.

@marieclaire
Publiés le 21 avril dans la revue Current Biology, à la suite d’analyse poussée effectuée à l’aide de technique sophistiquée en neuro-imagerie, les résultats montrent que les deux hémisphères du cerveau ont une activité asymétrique. Les raisons ne sont pas encore connues… Cependant, le côté gauche du cerveau dort moins que celui de droite dans un lieu peu familier.

Il est possible que cette asymétrie soit due à une vigilance cérébrale expliquant la mauvaise qualité de la nuit passée. Une « fonction » héritée depuis la nuit des temps, où l’Homme devait restait sur ses gardes la nuit.

Ce trouble du sommeil attribuable à la surveillance d’une partie de l’hémisphère gauche est également présent chez certains animaux. « Des cétacés comme les dauphins ou les baleines ainsi que certains oiseaux ont leurs hémisphères cérébraux qui dorment en alternance. Les cétacés doivent respirer l’air à la surface de l’eau de manière volontaire –contrairement à l’homme. Une partie de leur cerveau doit toujours être en éveil pour pouvoir nager vers la surface et déclencher une respiration volontaire. » comme le précise José Haba Rubio, un médecin spécialisé dans le sommeil.

Les hommes, particulièrement le cerveau humain, sont prudents face aux menaces extérieures inconscientes. Pour parer à un état de vulnérabilité qu’est le sommeil, le cerveau met en place un système de surveillance.
@marieclaire
Nous savions que le cerveau travaillait pendant la nuit, notamment dans l’assimilation des données cumulées dans la journée. C’est grâce à lui que la mémoire fonctionne, car il a un rôle de « classeur ». Sans pourtant déterminer scientifiquement l’implication d’un rôle de veilleur supplémentaire quand l’environnement est étranger. Le cerveau est une machine très active, qui a peut-être gardé un peu de ses capacités préhistoriques.

Rien ne vaut son lit, à moins d’avoir emporté son oreiller, un doudou ou, dans le pire des cas, une photographie de la chambre.
@volteface
Source : LeMonde
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