Le régime syrien au cœur de bien des turpitudes peut compter depuis toujours sur un allié diplomatique de poids : la Russie de Vladimir Poutine, indéfectible soutien de Bachar Al-Assad. Alors que de prochains bombardements franco-américains en Syrie semblent de plus en plus probables, la Russie a tenu à soutenir que tout missile lancé sur le pays du Proche-Orient sera instantanément abattu par ses soins.
Une promesse loin d’être du goût du président des États-Unis, Donald Trump, qui a réagi aujourd’hui sur Twitter de façon inquiétante.
« Maintenant, il n'est jamais trop tard, il ne faut pas se décourager. Il vaut mieux tard que pas du tout. Il faut arrêter Bachar al-Assad, interdire ses avions de décoller. Les dictateurs ne sont forts que de nos faiblesses. Ils se nourrissent des faiblesses des démocraties. Si Donald Trump se réveillait, Bachar al-Assad ne ferait pas cinq minutes », affirmait Bernard-Henri Lévy au micro de Soir 3 lundi 9 avril 2018. L’auteur français sera peut-être ravi de lire les tweets du président américain du jour.
Donald Trump ne fait jamais dans la dentelle, même dans des situations dont les conséquences pourraient s’avérer cataclysmiques. Il est avec le temps devenu un maître des invectives capables de secouer le monde entier sur Twitter, ses échanges de tweets tristement risibles avec le leader nord-coréen Kim Jong-un ayant fini d’établir ce fait.
Aujourd’hui, mercredi 11 avril 2018, le président américain a publié ces deux tweets concernant la Russie, deux tweets consternants, mais clairs, de la part d’un chef d’État de la première puissance mondiale, en réaction directe aux promesses russes concernant l’éventualité de bombardements occidentaux en Syrie :
Russia vows to shoot down any and all missiles fired at Syria. Get ready Russia, because they will be coming, nice and new and “smart!” You shouldn’t be partners with a Gas Killing Animal who kills his people and enjoys it!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
« La Russie veut abattre les missiles tirés sur la Syrie. Prépare-toi Russie, parce qu’ils arrivent, supers, nouveaux, et « intelligents » ! Tu ne devrais pas être partenaire avec un animal qui tue son peuple avec des armes à gaz, et qui aime ça »
Our relationship with Russia is worse now than it has ever been, and that includes the Cold War. There is no reason for this. Russia needs us to help with their economy, something that would be very easy to do, and we need all nations to work together. Stop the arms race?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
« Notre relation avec la Russie est pire qu’elle ne l’a jamais été, et cela inclut la Guerre Froide. Il n’y a aucune raison à cela. La Russie a besoin de nous pour aider son économie, ce qui serait très facile à faire, et nous avons besoin que toutes les nations travaillent ensemble. Arrêtez la course à l’armement ? »
Des propos alarmants, faisant planer le spectre d’un nouveau conflit entre les géants russe et américain découlant de la question syrienne. Le monde entier était plongé dans la crainte d’une guerre nucléaire alors que l’URSS et les États-Unis étaient à couteaux tirés durant quelques décennies. La situation serait donc pire que dans ce contexte de Guerre Froide pour Donald Trump, n’hésitant pas à s’adresser directement à la Russie dans son tweet pour se vanter de ses « supers » missiles dont il semble fier.
Décidément intarissable, le président américain a renchéri avec un autre tweet, pointant du doigt les démocrates et les personnes ayant précédemment travaillé pour Barack Obama comme source du « mauvais sang », des tensions avec la Russie :
Much of the bad blood with Russia is caused by the Fake & Corrupt Russia Investigation, headed up by the all Democrat loyalists, or people that worked for Obama. Mueller is most conflicted of all (except Rosenstein who signed FISA & Comey letter). No Collusion, so they go crazy!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
« La plupart du mauvais sang avec la Russie est causée par la fausse et corrompue enquête russe, menée par tous les loyalistes démocrates, ou les gens qui ont travaillé pour Obama »
Pendant ce temps, le monde s’inquiète, attendant la proclamation du plan d’action conjointement élaboré par Emmanuel Macron et Donald Trump, et l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne a demandé aux diverses compagnies d’aviation de faire preuve de vigilance en cas d’attaque militaire, puisque les équipements déployés pourraient affecter les outils de radio-navigation des avions.