Le Premier ministre éthiopien a été récompensé du Prix Nobel de la Paix, succèdant ainsi aux doubles lauréats de l’année 2018, le médecin congolais Denis Mukwege et l’ex-esclave de l’État islamique Yazidie Nadia Murad qui avaient été honorés pour leur contribution « à mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre ».
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed récipiendaire du prix Nobel de la Paix. Crédit : MICHAEL TEWELDE / AFP
Attribué tous les ans à Oslo, le prix Nobel de la Paix est l’une des récompenses les plus prestigieuses au monde. Créé en 1895 par le philanthrope suédois Alfred Nobel, le prix est toujours aussi attendu.
Ce vendredi 11 octobre était attendu avec impatience le lauréat du prix Nobel de la Paix pour l’année 2019. Certains spéculaient sur une victoire courue d’avance de la jeune militante écologiste Greta Thunberg et son combat pour lutter contre le réchauffement de la planète, qui a mené aux désormais quotidiennes Marches pour le climat. Mais les anti-Greta ou autres observateurs pointaient son côté trop alarmant et pessimiste.
Le prix Nobel de la Paix a ainsi été remis au Premier ministre de l'Ethiopie, Abiy Ahmed, pour « ses efforts en faveur de la paix et de la coopération internationale, et en particulier pour son initiative décisive visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Érythrée voisin », déclare le comité Nobel norvégien par la voix de sa présidente, Berit Reiss-Andersen.
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— The Nobel Prize (@NobelPrize) 11 octobre 2019
The Norwegian Nobel Committee has decided to award the Nobel Peace Prize for 2019 to Ethiopian Prime Minister Abiy Ahmed Ali.#NobelPrize #NobelPeacePrize pic.twitter.com/uGRpZJHk1B
Déjà remarqué par le passé, le premier ministre éthiopien s’était illustré il y a un an tout juste, le 10 octobre 2018, lorsque les soldats éthiopiens s’étaient mis en grève pour réclamer de meilleurs salaires. Amiy Ahmed avait alors commencé à faire des pompes face aux soldats grévistes à qui il avait demandé de faire de même. A la surprise générale, ces derniers avaient suivi le chef du gouvernement, créant ainsi un climat plus léger et détendu. Une situation qui lui aurait permis d’éviter un coup d’état selon lui.
Le comité Nobel a tenu à ajouter que le rôle du président érythréen, Issaias Afwerki, devait aussi être pris en compte. Voici ce que le comité déclare : « La paix ne découle pas des actions d’un seul acteur. Lorsque le Premier ministre Abiy a tendu sa main, le président Afwerki l’a saisie et a contribué à formaliser le processus de paix entre les deux pays ».