La capitale bretonne souhaite doter ses nouvelles écoles de cours de récréation appropriable par toutes et tous. Une manière de mettre en place les principes d’égalité entre les hommes et les femmes dès le plus jeune âge.
La ville de Rennes fait de l’égalité filles-garçons l’un des objectifs de son projet éducatif local. Attendus en 2023, les cours de deux nouveaux groupes scolaires (maternelle et primaire) devront disposer « d’espaces de jeux diversifiés, appropriables par tous (non genrés) et participant au bon climat scolaire », selon une délibération du conseil municipal.
Une manière de repenser les cours de récréation d’une manière plus équitable afin de lutter contre les stéréotypes.
« Un espace difficile à partager »
Geneviève Letourneux, conseillère municipale déléguée aux droits des femmes, a expliqué à l’AFP, que « les enfants sont imprégnés de l’idée d’une inégale valeur entre ce qui est féminin et masculin et la mixité ne garantit pas l’égalité filles garçons ».
En effet, Unicef avait indiqué, à travers une étude, que la cour de récréation était « un espace difficile à partager où les jeux des garçons sont le plus souvent priorisés […]. Ils sont au centre, elles sont sur le côté. Un sentiment d’injustice partagé collectivement par le groupe des filles ». Inspiré par l’expérience déjà produite à Trappes (Yvelines), Rennes va donc favoriser la mixité en aménageant les cours de récréation.
Rennes, ville reconnue pour sa lutte contre les inégalités hommes-femmes
Dans la ville de Rennes, on réfléchit autant sur l’aménagement que sur les activités. « L’idée est aussi de choisir les activités les moins genrées, éviter que certains espaces soient dédiés à un usage unique ». Des espaces plus colorés, composés d’espaces verts et sans centre défini, dans le but de favoriser les interactions entre élèves.
Selon la direction de l’Éducation et de l’enfance (DEE), les premières consultations d’écoles réalisées amènent à « privilégier des cours où les enfants peuvent se raconter des histoires avec des jeux dont le design participe à la création d’histoires ».
« À l’école, la mixité est souvent vécue comme une punition, on va mettre un garçon avec les filles pour le punir. Or résoudre la question des violences ou du harcèlement implique de mettre davantage en relation les filles et les garçons », souligne Édith Maruéjouls, géographe spécialisée sur les questions de mixité.
Rennes est une ville reconnue pour sa lutte contre les inégalités hommes-femmes, qui travaille énormément sur l’égalité salariale. En 2002, la ville a créé le « Bureau des temps » pour lutter contre les inégalités de genre.