Le préfet de la Seine-Maritime a pris un arrêté autorisant à tuer 1 430 renards, jugeant leur population trop importante. Devant cette décision, l’association « One Voice » a fait appel à la justice pour défendre les animaux menacés.
Pierre-André Durand, le préfet de la Seine-Maritime, a pris la décision de tuer plus de 1 000 renards dans le département.
Selon lui, « il est nécessaire de procéder à la régulation des populations de renards sur l’ensemble du département pour limiter les dépréciations faites par ces animaux sur le petit gibier et plus particulièrement sur les perdrix ».
Crédit photo : RT Images / Shutterstock
En l’espace de six mois, 1 430 renards pourraient être tués, en plus de ceux abattus par les chasseurs. Cette décision a été prise alors que la majorité des votants lors d’une consultation publique ont exprimé un avis négatif. Sur 3 000 personnes, 2 468 voix se sont élevées contre cette mesure, ce qui n’a pas arrêté la préfecture.
« La consultation réalisée montre clairement une opposition majoritaire à ce que les renards puissent être abattus, et le préfet n’en a pas tenu compte », a regretté Laura Slimani, adjointe au maire de Rouen.
L’association « One Voice » fait appel à la justice
Pour défendre ces animaux, « One Voice » a déposé un recours affirmant que la décision prise par la préfecture est inutile et ne peut être justifiée par aucune explication scientifique.
« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir afin de sauver ces renards, traqués de jour comme de nuit », a affirmé l’association dans un communiqué.
Crédit photo : Milan Zygmunt / Shutterstock
Selon le préfet, la population de renards augmente dans le département. Devant cette affirmation, « One Voice » déclare que les chiffres sont biaisés et que le préfet ne prend pas en compte des preuves fiables.
Selon l’association, les renards seraient plutôt en déclin, à cause des nombreux pièges posés pour les capturer.
Une catastrophe écologique et sanitaire
Le préfet affirme également que les renards seraient porteurs de maladies. Or, une étude de l’Office Français de la Biodiversité a prouvé que le fait de chasser les renards accentuerait ce phénomène, car de nombreux animaux sains seraient tués, et les migrations augmenteraient les transmissions de maladie.
Crédit photo : Milan Zygmunt / Shutterstock
La dernière preuve qui justifierait la mise à mort des renards porte sur le danger qu’ils représenteraient pour les élevages de poules. Selon « One Voice », cet argument serait irrecevable car les éleveurs devraient prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger leurs élevages, en installant des grillages ou clôtures pour ne laisser passer aucun animal.
« Le renard, super prédateur, joue un rôle majeur dans les écosystèmes, notamment dans la régulation des populations des petits rongeurs », affirme l’association France Nature Environnement Normandie.
Ce mercredi 19 août, à 15h, le recours sera examiné au tribunal administratif de Rouen.
Pour rappel, en 2018, « One Voice » avait déjà obtenu l’annulation de deux arrêtés similaires.