Et ce n’est pas une blague, ni une manœuvre habile menée par les syndicats locaux, non : les chercheurs sont formels, les employés ne sont pas au top de leur productivité parce qu’ils travaillent trop !
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Travailler moins pour produire plus
Si cela vous fait rêver, dites-vous qu’ il va juste falloir convaincre votre patron. En même temps, les résultats sont là, tangibles et bien réels ! Vous pouvez ainsi lui promettre un chiffre d’affaires décuplé, une croissance boostée, un investissement du personnel dans l’entreprise renforcé. Bon, après, il vous faudra peut-être omettre un « léger » détail lorsque vous lui en parlerez : en fait, les résultats de cette étude ne sont valables qu’à partir d’un certain âge. Mais ça, il n'est peut-être pas obligé de le savoir…n’est-ce pas ?
En fait, selon les chercheurs, ce n’est qu’une fois le cap des 40 ans passés qu’une réduction de travail d’environ 5 à 3 jours par semaine permettrait aux salariés d’être plus performants.
Ils ont en effet analysé les résultats de tests cognitifs (logique, raisonnement, mémoire, perception) auprès de 6 500 individus de plus de 40 ans. Ils ont pu observer que lors d’un effort prolongé, les capacités cognitives augmentent au fil des heures… Puis s’effondrent considérablement !
Éloge de la lenteur... — Gaston Lagaffe, Franquin
Ainsi, chez la quasi-totalité des individus de cette tranche d’âge, les performances déclinent très vite après 25 à 30 heures de travail selon les personnes. Après 30 heures, les taux de fatigue et de stress augmentent considérablement, ce qui semble être en corrélation à la baisse des performances, parasitant l’esprit et empêchant d’être efficace à 100%
"Le travail peut être une arme à double tranchant car il peut stimuler l'activité cérébrale, mais les longues journées de travail peuvent causer de la fatigue et du stress qui endommagent potentiellement les fonctions cognitives", explique le Pr McKenzie, qui a dirigé l'étude, au Time.
Les chercheurs soutiennent qu’au lieu de repousser l’âge de la retraite, il faudrait remettre en question la manière dont nous travaillons afin d’être plus efficace. Être plus productif ne revient pas forcément à travailler « plus », mais à travailler « mieux ». Et cela s’applique d’autant plus aux personnes en fin de carrière professionnelle, qui, même s’ils se fatiguent plus vite, disposent de connaissances et de compétences précieuses, liées à leurs nombreuses années de pratique du métier.