Dans une lettre touchante de sincérité, Nicolas Bedos a rendu un dernier hommage à son papa, Guy, disparu la semaine dernière.
L’humoriste et comédien Guy Bedos nous a quittés le 28 mai, à l’âge de 85 ans !
Celui qui était l’une des figures les plus populaires de l’humour français s’en est allé, laissant derrière lui une cohorte de fans inconsolables.
Trois jours après son décès, son fils Nicolas - qui avait annoncé la triste nouvelle jeudi dernier - a pris la plume pour lui rendre un dernier hommage.
Un adieu bouleversant dans lequel le scénariste raconte les derniers instants de son père.
« Tu auras mélangé les vacheries et l’amour jusqu’au baisser de rideau »
« Des bougies, un peu de whisky, ta main si fine et féminine qui sert la mienne jusqu’au p’tit jour du dernier jour. Ton regard enfantin qui désarme un peu plus le gamin que j’redeviens », peut-on lire ainsi dans cette lettre touchante, lue ce lundi par Augustin Trapenard sur France Inter.
Nicolas Bedos nous apprend que malgré sa « faiblesse » sur la fin, son père a adressé « des gestes d’une élégance et d’une tendresse insolentes » à ses proches présents à son chevet.
« Fâché de ne plus pouvoir parler, tu envoies des baisers muets à ta femme adorée, à ta fille bien aimée, à la fenêtre sur Île Saint Louis, au soleil que tu fuis. Des gestes silencieux qui font un boucan merveilleux dans nos yeux malheureux. Tu auras mélangé les vacheries et l’amour jusqu’au baisser de rideau. Les «foutez l’camp» et les «je t’aime». Caresse et gifles, jusqu’au bout. Incorrigible cabotin, tu avais bien prévu ton coup (…) », poursuit le réalisateur de « La belle époque ».
Viennent ensuite les détails, sobres mais poignants, du déroulement souhaité pour les obsèques de l’humoriste, qui se tiendront le 4 juin.
« On va t’emmener, maintenant, dans ton costume de scène. Celui des sketches et des revues de presse, des télés et des radios, celui qui arpenta la France, en long en large et en travers de la gorge de certains maires. J’ai dénoué ta cravate noire. On va t’emmener où tu voulais, c’est toi qui dictes le programme, c’est toi qui conduis sans permis. D’abord à l’église Saint Germain, tu n’étais pas très pote avec les religions, mais les églises, ça t’emballait (…) Il y aura des athées, plein d’arabes et plein de juifs (…) Puis on t’envole en Corse, dans ce village qui te rend un peu ta Méditerranée d’Alger », énumère ainsi Nicolas Bedos.
Et de conclure sur ces mots : « D’autant que je sens que tu n’es pas loin… Tu n’es pas mort : tu dors enfin ».