Un artiste a mangé une banane scotchée sur un mur. Le fruit était en réalité une... oeuvre d'art vendue à prix d'or ! Explications.
Peut-on parler de « banane du siècle », comme dirait un célèbre rappeur adulé par la jeunesse ?
Une chose est sûre, c'est un coup de maître dont la portée n'a d'égal que le ridicule de la situation.
Un artiste - du moins qui se présente comme tel - a mangé une banane qui était scotchée sur un mur, peu de temps après que cette oeuvre d'art ait été vendue pour la modique somme de... 120 000 dollars, soit 108 000 euros.
Exposée au Art Basel de Miami dans le cadre d'une exposition, l'oeuvre - baptisée « The Comedian » - avait été réalisée par Maurizio Cattelan, artiste italien très connu dans le milieu de l'art contemporain.
WATCH: Man eats banana 'art work' that was duct-taped to a wall and sold for $120,000 at Art Basel in Florida; the man was escorted out by security pic.twitter.com/DEpUuROMnh
— BNO News (@BNONews) December 8, 2019
« Il n'a pas détruit l'oeuvre. La banane c'est l'idée »
Quelques heures après avoir été acquis par un collectionneur français, ce fruit scotché a donc été mangé ce dimanche par un certain David Datuna, qui se décrit comme un artiste américain d'origine géorgienne.
Ce hapening, que l'intéressé a intitulé « Hungry Artist », a quelque peu supris les visiteurs, partagés entre curiosité et amusement, comme le montre la vidéo ci-dessus.
Après avoir mangé la banane, l'homme a ensuite été escorté par la sécurité.
La galerie à l'origine de la vente a immédiatement réagi et, contre toute attente, ne s'est pas offusquée de cet acte, considérant que le concept même avait été quelque part respecté, car la banane était de toute façon censée être remplacée à terme.
Une nouvelle banane a d'ailleurs été rescotchée un quart d'heure seulement après cette « performance » de David Datuna.
« Il n'a pas détruit l'oeuvre. La banane c'est l'idée », a ainsi expliqué Lucien Terras, l'un des dirigeants de la galerie, en charge des relations avec les musées.
L'originalité et la valeur de l'oeuvre résideraient ainsi dans son concept non figé, où le fruit est appelé à être remplacé régulièrement plutôt que de pourrir.
« Cela a amené beaucoup de tension et d’attention sur l’installation et nous ne sommes pas fervents du spectacle. Mais la réaction a été fantastique. Cela donne le sourire à beaucoup de gens », s'est par ailleurs félicité Lucien Terras
S'agissait-il d'un coup savemment orchestré pour braquer les projecteurs sur une oeuvre qui ne méritait peut-être pas autant de publicité ? Nul ne le sait mais si tel est le cas, l'opération a manifestement porté ses... fruits.