Ce mardi 27 novembre, le gouvernement lance un portail de signalement en ligne pour mieux prendre en charge les victimes de violences sexuelles et sexistes.
Selon des chiffres de l’Insee et de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales publiées en 2017, seule une victime sur dix porte plainte. Pour remédier à ce problème, le gouvernement lance un portail de signalement en ligne pour mieux prendre en charge les victimes inauguré ce mardi, par le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, la garde des Sceaux Nicole Belloubet et la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa.
Entrer directement en contact avec les policiers
Cette plate-forme permettra aux victimes et aux témoins (hommes, femmes, majeures ou mineures), de signaler un viol, des violences conjugales, un harcèlement de rue. Disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, elle permettra d’entrer directement en contact par tchat avec des policiers ou des gendarmes. Seize fonctionnaires établis au commissariat de Guyancourt, s’occuperont de ce portail national.
Seules 10% des victimes de violences sexuelles et sexistes déposent plainte.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 27 novembre 2018
Le silence, la peur... Ça ne peut pas durer !
Nous lançons ce matin un portail de signalement en ligne pour mieux protéger, aider & accompagner. Pour #NeRienLaisserPasser.
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L’accès au site est facilité, il suffit de se rendre sur service-public.fr et de cliquer sur le menu consacré au signalement des violences. Une fois connecté, il faut impérativement indiquer le code postal de son domicile ou autre pour router le traitement des tchats en zone de gendarmerie. L’échange silencieux est disponible dans trente langues et se fait uniquement par écrit.
« Bonjour, comment puis-je vous aider ? », est le premier et seul message automatique que reçoit l’internaute dans cette conversation anonyme. La victime peut se contenter à un simple signalement anonyme aux forces de l’ordre locales, qui par la suite l’aideront à porter plainte. « Nous pourrons ainsi conseiller aux victimes de violences conjugales d’aller faire constater les coups par un médecin avant d’aller porter plainte, mais aussi de cacher ces certificats médicaux et leurs documents d’identité en lieu sûr, afin que leur conjoint ne les trouve pas », explique la capitaine Masson au journal Le Monde.
600 000 femmes et 200 000 hommes ont été victimes de violences sexuelles en 2017
Ce dispositif « est le premier des jalons, technique et politique, pour éradiquer » ces violences, a déclaré le Premier ministre Édouard Philippe, dans une tribune publiée sur Facebook.
Selon l’Institut national d’études démographiques (INED), les violences sexuelles touchent environ 600 000 femmes et 200 000 hommes par an en France. En 2017, 130 femmes sont mortes sous les coups de leur partenaire, ainsi que 21 hommes. Ce chiffre qui fait froid dans le dos montre à quel point l’inauguration de ce portail numérique est nécéssaire pour ses victimes.
Les plaintes sont en hausses depuis le mouvement #metoo, avec une augmentation de 23 % des faits de violences sexuelles.