Un patient tétraplégique parvient à marcher grâce à un exosquelette connecté à son cerveau

Il y a cinq mois, nous vous parlions d’un projet révolutionnaire qui était testé en centre de rééducation et qui pourrait permettre à des patients paraplégiques (ou tétraplégiques) de marcher. Le tout grâce à un exosquelette.

 Capture d'écran Youtube The Lancet

Cinq mois plus tard, les choses ont changé et très bien avancé. A l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau des patients, il est possible de diriger un exosquelette par ses pensées pour le faire fonctionner.

La première expérience réalisée en la matière s’est faite avec Thibault, un jeune Lyonnais de 28 ans, tétraplégique depuis 4 ans. Paralysé à la suite d’une chute, le jeune homme s’est vu implanter des électrodes il y a deux ans qui permettent de « capter les signaux envoyés par le cerveau et les traduire en signaux moteurs », raconte le professeur émérite de l’université Grenoble Alpes, Alim-Louis Benabid.

A l’aide d’un simulateur, Thibault s’est alors entrainé chez lui pendant quelques mois sur un avatar virtuel présent sur l’écran de sa télé et, grâce à son implant, a réussi à faire exécuter des mouvements à ce dernier.

Prouesse technique enfin aboutie après 10 ans de recherches, la clinique française Clinatec réalise l’exploit de rendre une certaine forme de motricité à des patients paralysés. « Je ne pensais pas qu’on pourrait aller aussi loin », raconte Thibault qui peut désormais marcher, plier certaines de ses articulations et lever ses épaules, tout cela grâce à l’exosquelette qu’il contrôle et auquel il donne des ordres par ses pensées.

Ce principe de contrôle par des électrodes implantées dans le cerveau n’est pas tellement nouveau. Il existe bel et bien une méthode similaire pour stimuler les muscles des patients amputés ou paralysés grâce aux pensées, mais il s’agit d’une grande première pour contrôler un robot.

Un nouvel espoir

 Exosquelette de Clinatec. Crédit : Clinatec Grenoble

Inutile d’y voir une facette plus sombre d’une nouvelle intelligence artificielle qui mêlerait humain et robot, le professeur Benamid assure que « ce n’est pas du transhumanisme: on répond à un problème médical, un corps humain qui a été blessé et qui a des déficits ». Pour l’instant, impossible encore de pouvoir saisir des objets avec la main car « cela nécessite des calculs très lourds et des temps de réaction très rapides, sur lesquels on est en train de travailler, en utilisant l’intelligence artificielle », explique le professeur.

« C’est un message d’espoir pour les personnes dans le même état que moi : il y a des choses possibles, même si on a un gros handicap », fait savoir Thibault.

Reste à savoir si il faudra encore 10 années de plus aux chercheurs afin de trouver l’outil idéal qui permettra de redonner une autonomie aux personnes handicapées.

En attendant, ces avancées et prouesses majeures peuvent redonner l’espoir aux patients de pouvoir remarcher un jour, et cela grâce à la science.

 Le contrôle d'objets par la pensée. Crédit Clinatec

Source : AFP
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