La Cop 25 de Madrid se tient encore pendant deux jours dans la capitale madrilène. L’occasion pour les dirigeants politiques de mettre au point des solutions pour limiter le réchauffement de la planète.
Un iceberg au Groenland. Crédit : murattellioglu/ Shutterstock
L’étude menée par 96 scientifiques du monde entier spécialisés dans les études polaires et tous issus de 50 institutions internationales arrive à point nommé. Publiée dans la revue Nature, l’étude fait état de résultats alarmants concernant la calotte glaciaire du Groenland.
En quelques années seulement, la calotte glaciaire de la région aurait fondu sept fois plus vite que dans les années 1990. Cela est dû à l’augmentation des températures terrestres bien sûr, mais aussi à la hausse des températures océaniques, sous les glaciers.
Une hausse des températures qui a entraîné depuis 1992, le chiffre colossal de 3 800 milliards de tonnes de glace fondue. Outre ce chiffre alarmant, c’est la rapidité à laquelle la calotte glaciaire du Groenland fond. Si dans les années 1990 la fonte des glaces était de 33 milliards de tonnes chaque année, la dernière décennie enregistre une fonte record de 254 milliards de tonnes par an. Soit sept fois plus qu’il y a 29 ans.
On le sait, la fonte des glaces aura pour conséquence directe la hausse du niveau des mers. Les experts du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avaient ainsi estimé en 2013 que le niveau des mers augmenterait de 60 centimètres d’ici la fin du siècle. Les premiers touchés seront bien entendu les habitants des zones côtières faisant reculer toujours plus de personnes dans l’intérieur des terres. Le Giec estime que 360 millions de personnes seraient alors en danger.
Néanmoins, l’étude parue mardi fait plutôt état d’une hausse de 67 centimètres du niveau des mers, se rapprochant de l’estimation initiale réalisée par un groupe d’experts de l’ONU. Des chiffres qui ne cessent de grimper à mesure que la fonte des glaces augmente elle aussi. En septembre dernier, le Giec avait révisé ses propres chiffres pour arriver à une estimation d’un milliard de personnes exposées par la hausse du niveau des mers.
Calotte glaciaire du Groenland. Crédit : Francesco Dazzi/ Shutterstock
Des évènements qui vont être dévastateurs
Des situations dérangeantes qui ne sont pas à minimiser selon Andrew Shepherd, universitaire à Leeds, Grande-Bretagne et co-auteur de l’étude publiée : « il ne s’agit pas d’évènements improbables ou aux conséquences limitées : ils sont en train de se produire et vont être dévastateurs pour les communautés côtières », tente-t-il d’alerter.
En effet, selon l’étude, les pertes enregistrées au cours de la décennie atteindraient les 335 milliards de tonnes de glace en 2011 (point culminant) avant de s’être stabilisées vers 238 milliards de tonnes par an jusqu’en 2018, dernière année de l’étude.
Des pertes désastreuses aux conséquences importantes si rien n’est fait pour ralentir le processus. Des scientifiques tentent de mettre en alerte le réchauffement de la planète au risque d’avoir des dégâts irréversibles. « Si ce rythme très élevé de fonte des glaces se poursuit, explique Louise Sime, climatologue au British Antarctic Survey, un point de non-retour pourrait être atteint plus vite que nous le pensions ».
Il y a donc encore une lueur d’espoir pour ralentir, voire stopper ce rythme effréné, afin qu’une partie de la population ne soit pas en danger. Pour cela, il ne tient qu’aux dirigeants et gros pollueurs de faire le nécessaire pour une cause qui nous touche tous.