Ce mercredi 17 juillet, l’Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest (ACRO), a annoncé que plus de 6 millions de personnes seraient concernées par une « contamination radioactive » de l’eau potable en France.
Installé à Hérouville-Saint-Claire, près de Caen, le laboratoire affirme que « 6,4 millions de personnes sont alimentées par de l’eau contaminée au tritium », l’hydrogène radioactif rejeté par les installations nucléaires.
Pour autant, « aucune valeur ne dépasse le critère de qualité de 100 Bq/L (Becquerel par litre) instauré par les autorités sanitaires » rappelle l’ACRO. D’après l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) - bras techniques de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) - « le code de la santé publique fixe une référence de qualité de 100 Bq/L pour le tritium qui ne représente pas une limite sanitaire mais un seuil qui, lorsqu'il est dépassé, entraîne une investigation complémentaire pour caractériser la radioactivité de l'eau ».
Crédit photo : Des mains d'une femme en train de remplir son verre d'eau / Shutterstock
Parmi les zones concernées avec une présence régulière de tritium dans l’eau on retrouve plus de 268 communes concernées, dont de grandes agglomérations telles que Tours, Angers, Nantes... Il est possible d'avoir accès à cette carte exclusive de la contamination radioactive de l’eau potable sur le site de l’ACRO.
À Choisy-le-Roi, la seule usine de potabilisation alimente en eau potable 56 communes de la banlieue Sud et Ouest de Paris, soit 1,9 million d’habitants. « Elle produit environ 128 400 000 m3 par an d’eau potable. Avec une concentration moyenne de 10 Bq/litre, 1,3 TBq de tritium sont donc distribués chaque année par cette seule usine, soit 2,5% des rejets de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine ».
Crédit photo : ACRO
Bien que ces taux ne dépassent pas le seuil, l’ACRO souligne que « la présence régulière, dans l’eau du robinet, de tritium rejeté par les centrales nucléaires met en évidence un risque de contamination par d’autres polluants radioactifs à des niveaux beaucoup plus élevés ».
L'association reste cependant méfiante. Selon elle, « le tritium est un « lanceur d’alerte » : en cas d’accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne ou la Loire, il n’y aura pas que le tritium rejeté et ce sont des millions de personnes qui risquent d’être privées d’eau potable. »