Pour la première fois, une femme a été élue présidente de la République d’Ethiopie par le Parlement. Une nomination loin d'être anodine.
Bien que le poste demeure honorifique - le pouvoir étant détenu par le Premier ministre -, le symbole n’en est pas moins considérable. Sahle-Work Zewde a été désignée jeudi 25 octobre présidente de la République démocratique fédérale d’Éthiopie à l’unanimité, devenant ainsi la première femme à accéder au poste dans ce pays encore très ancré dans la société patriarcale. Il s’agit de la seule femme à exercer actuellement de telles fonctions sur le continent africain.
Son prédécesseur Mulatu Teshome, démissionnaire, avait décidé de jeter l’éponge la veille, quelques jours après la formation d’un gouvernement paritaire (10 hommes et 10 femmes) par le Premier ministre Abiy Ahmed. Arrivé au pouvoir au mois d'avril, ce dernier, par sa volonté de réformer profondément son pays, entend insuffler un vent nouveau sur la politique nationale.
Lors de son investiture, Sahle-Work Zewde a tenu à saluer comme il se doit cette politique d’ouverture, incarnée par le chef du gouvernement : « Si les changements réalisés actuellement en Éthiopie sont menés à la fois par des hommes et des femmes, leur élan aboutira à une Éthiopie libre de toute discrimination religieuse, ethnique ou basée sur le genre », a ainsi déclaré cette francophile et francophone, qui est par ailleurs diplômée de l’Université de Montpellier.
Diplomate de profession et ex-ambassadrice de France de 2002 à 2006, elle souhaite profiter de sa position pour faire avancer la cause des femmes et inciter ces dernières à participer activement à la vie politique du pays.
Véritable pionnière en Ethiopie, Sahle-Work Zewde devient la quatrième femme à accéder à la présidence d’un Etat africain, après Ellen Johnson Sirleaf (qui avait dirigé le Libéria entre 2006 et 2018), Joyce Banda (Présidente du Malawi, de 2012 à 2014) et Ameenah Gurib-Fakim (Présidente de la République de Maurice, entre 2015 à 2018).