Une paire de Nike, contenant de l’eau bénite, a été commercialisée par des artistes, qui dénoncent l'absurdité de certains modèles de sneakers issus de collaborations excessives.
L’histoire ne dit pas si cette paire vous permettra de marcher sur l’eau, comme qui vous savez, mais la référence est là !
La société artistique américaine MSCHF, basée à Brooklyn (New York), a customisé une paire de Nike Air max en remplissant les semelles avec de… l’eau bénite.
Cette idée, pour le moins farfelue, est née de la volonté de dénoncer l’absurdité de la tendance actuelle aux multiples collaborations entre marques.
The “Jesus Shoes”, filled with holy water. pic.twitter.com/iWARyUuit1
— Sneaker Mafia (@sneakermafiapr) October 10, 2019
« Nous nous demandions à quoi ressemblerait une collaboration avec Jésus »
Baptisée « Jesus Shoes », la paire en question – une Nike Air Max 97 – est de couleur blanche et sa semelle transparente contient de l’eau bénite issue du fleuve Jourdain, où, selon la tradition chrétienne, l’homme de Nazareth fut baptisé par Jean Le Baptiste en 29 de notre ère.
Et comme le diable se cache dans les détails, un petit crucifix de couleur or est accroché aux lacets et la mention MT.14 : 25 - faisant référence aux chapitre et verset de l’évangile selon Saint Matthieu, évoquant l’épisode où Jésus aurait marché sur l’eau – est inscrite au-devant de la chaussure. Enfin, une tâche rouge qui fait allusion au sang du Christ, changé en vin, est visible sur la languette.
Bien qu’inspirée par la religion catholique, cette paire n’est pourtant pas à la portée de toutes les bourses, puisqu’elle coûte la bagatelle de… 2 700 euros.
Un prix qui n’a pourtant pas effrayé les acheteurs puisque les chaussures, produites en édition limitée, sont désormais en rupture de stock.
Comme précisé plus tôt, ce projet avait pour but avant tout de dénoncer ce que la société MSCHF appelle « la culture de la collab’ » à laquelle se livrent de nombreuses marques, à commencer par Nike ou encore Adidas, qui a récemment collaboré avec une enseigne de thé glacé pour le lancement d’une nouvelle paire de chaussures.
Interrogé par le New York Post sur les motivations de la société, le directeur commercial Daniel Greenberg a expliqué que son équipe souhaitait tourner en dérision ces pratiques, qu’il juge « absurdes », en imaginant la collaboration ultime et improbable par excellence.
« Nous nous demandions à quoi ressemblerait une collaboration avec Jésus-Christ, l’une des personnalités les plus influentes de l’histoire », a-t-il ainsi expliqué, non sans une certaine ironie.