Vendredi 12 février, une petite fille est née dans un hôpital en région parisienne. Deux ans plus tôt, sa mère avait reçu une greffe d’utérus. Cette prouesse médicale est une première en France.
Après 33 semaines de grossesse, soit 7 mois et demi, Déborah a donné naissance à une petite fille à l’hôpital Fosh de Suresnes, en région parisienne. Pourtant, cette naissance n’est pas comme les autres puisque deux ans plus tôt, la jeune maman avait reçu une greffe d’utérus.
Pour la première fois en France, un bébé est donc né grâce à ce type de transplantation, qui a rendu la grossesse possible.
« Une petite fille de 1,845 kg a vu le jour le vendredi 12 février après 33 semaines de grossesse. La mère et l’enfant vont bien », a affirmé l’établissement hospitalier dans un communiqué.
Une naissance grâce à une greffe d’utérus
La maman, Déborah, est une jeune femme de 36 ans qui est atteinte du syndrome de Rokitansky, une maladie touche une femme sur 4500. Les victimes de ce syndrome naissent sans utérus et ne peuvent pas avoir d'enfant.
Pour y remédier, Déborah s’est fait greffer un utérus en mars 2019. La donneuse, toujours en vie, n’était autre que sa mère, âgée de 57 ans.
Déborah et sa mère, Brigitte. Crédit photo : Nova production / Zone interdite M6 / Ibar Aibar
« On attend toujours un an pour être sûr que l’utérus greffé ne soit pas rejeté. Le premier transfert a eu lieu en juillet dernier et la patiente a été enceinte après ce premier transfert », a détaillé Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital.
La naissance de la petite fille, nommée Misha, s’est très bien passée et aucune complication n'est survenue pendant l'accouchement.
Un espoir pour les femmes sans utérus
Tout comme Déborah, de nombreuses femmes vivent sans utérus. Pour avoir un enfant, elles devaient adopter ou recourir à la gestation pour autrui, une pratique illégale en France. Cette naissance est donc un espoir pour toutes ces femmes, qui ont trouvé une nouvelle alternative pour avoir un ou plusieurs enfants.
« Si c’était à refaire, je le referais », a confié Déborah, la jeune maman.
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Si cette naissance est une première en France, on en compte aujourd’hui 12 dans le monde. La première a eu lieu en Suède en 2014, où un bébé est né un an après la transplantation. Au Brésil, une greffe d’utérus avait également réussi grâce au don d’organes d’une femme décédée, et l'acte médical a permi de donner naissance à un nouveau-né.
Cependant, la greffe d’utérus n’est pas permanente car un traitement antirejet est donné à chaque patiente. Il s’agit donc d’une alternative provisoire qui permet aux femmes qui le souhaitent d’avoir des enfants.