Dès les premières semaines de son mandat présidentiel, Donald Trump a dû faire face à de nombreuses difficultés. Les mois défilent et les casseroles du président américain se multiplient. Sous le joug d’une procédure d’impeachment (une procédure permettant au pouvoir législatif de destituer le président) de plus en plus évoquée, Donald Trump tente d’avertir tout le monde en affirmant : « Si jamais j’étais destitué, je pense que les marchés s’effondreraient et que chacun deviendrait plus pauvre ».
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Jeudi 23 janvier, le président américain s’est expliqué devant la chaîne américaine conservatrice, Fox News, sur les affaires touchant ses anciens soutiens et l’impliquant directement dans des affaires de corruption.
Depuis des mois, le président argue qu’aucun délit n’a été commis : « Je ne sais pas comment on peut destituer quelqu‘un qui fait un super travail » affirme-t-il à Fox News avant de se défendre, une nouvelle fois, dans un tweet publié quelques heures plus tard : « La seule chose que j’ai mal faite, c’est de remporter une élection qui devrait être remportée par Hillary Clinton la corrompue et les Démocrates. Le problème est qu’ils ont oublié de faire campagne dans de nombreux états ! ».
The only thing that I have done wrong is to win an election that was expected to be won by Crooked Hillary Clinton and the Democrats. The problem is, they forgot to campaign in numerous states!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 23 août 2018
Comme à son habitude, le président Trump reste dans la retenue et la modestie. Pas de chance, le sort s’abat sur lui…
Une semaine tourmentée
Cet entretien est intervenu après qu’un nouveau coup dur ait été porté au magnat de l’immobilier.
Mardi 21 août, Michael Cohen, l’ex-avocat personnel du président, a plaidé coupable pour 8 huit chefs d’accusation qu’ils lui étaient reprochés : cinq pour fraude fiscale, deux pour violation des lois sur le financement des campagnes électorales et un pour fraude bancaire.
Le problème pour Trump, c’est que son ancien fidèle avocat a affirmé sous serment devant le tribunal de Manhattan avoir payé deux femmes lors de sa campagne électorale, pour acheter leur silence.
À la demande du candidat, il aurait versé 130 000 et 150 000 dollars à ces femmes. Les deux sommes correspondent respectivement à des virements à Stormy Daniels, une actrice pornographique, qui avoue avoir une petite relation avec l’homme en 2006 et Karen McDouglas, une ancienne playmate du magazine Playboy qui, elle aussi, aurait eu une aventure avec Donald Trump.
Les dires de M. Cohen atteignent directement le président laissant croire à un éventuel délit de corruption du Président américain. S’ajoutant à cela, un autre de ses soutiens, Paul Manafort, est reconnu coupable de huit chefs d’accusation pour fraudes bancaire et fiscale.
Il est l’ancien directeur de campagne de l’actuel président des États-Unis. Pour le moment, ce procès ne découle pas directement des éventuelles collusions entre des membres de l’équipe de campagne du président et de hauts fonctionnaires russes, mais cette condamnation est la première à être le fruit des investigations du procureur Robert Mueller, qui enquête sur ces rumeurs.
Malgré ces révélations, la Maison Blanche avait souligné mercredi que Donald Trump n’était pas inquiété par ces procès. Pourtant, les solutions pour éviter une procédure d’impeachment se comptent, maintenant, sur les doigts d’une main.
Peu de solutions
Un mois avant l’investiture du président, la CIA, le FBI et la NSA avaient dévoilé un rapport indiquant une ingérence de Moscou pour favoriser l’élection de Donald Trump face à Hillary Clinton, jugée moins favorable aux intérêts de la Russie. Pourtant démenti par Moscou, Robert Mueller cherche à déterminer s’il y a eu collusion entre les membres de l’équipe de campagne de Trump et des hauts dignitaires russes.
Noyé sous cette affaire depuis ses premiers pas à la Maison Blanche, comme le montrent les couvertures du Time, Donald Trump n’a plus beaucoup de solutions.
TIME’s new cover: Trump is in trouble. Here's how much worse it could get https://t.co/IgjeHWr2cD pic.twitter.com/hnUc7Njbxu
— TIME (@TIME) 23 août 2018
February. April. August.@TIME
— Andrew Nathanson (@andrewnathanson) 23 août 2018
h/t @brianstelter pic.twitter.com/RMnNTjX2kA
Selon les experts, le dirigeant dispose de trois options stratégiques dont aucune n'est une véritable solution.
Coopérer avec le procureur : le locataire de la Maison Blanche ne cesse de dire qu’aucun crime n’a été commis et qu’il s’agit seulement « d’une chasse aux sorcières inutiles ». Pourtant, le milliardaire évite, depuis de nombreux mois et d’incessantes relances, de rencontrer M. Mueller
Eric Freedman, professeur de droit constitutionnel à l’université Hofstra a affirmé à l’AFP que le président « devrait absolument adopter et embrasser une stratégie de transparence. »
Mais d’autres spécialistes affirment qu’il est trop tard pour adopter cette attitude. En effet, la Maison Blanche s’est toujours dressée contre le procureur spécial et se mettre à coopérer maintenant ne pourrait apporter que du tort au président.
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Gagner du temps : les élections législatives arrivant au mois de novembre, Donald Trump a tout intérêt à se battre pour qu’aucune des chambres du Congrès passe aux mains des démocrates pour éviter une procédure d’impeachment.
Pour cela, Trump tente de faire croire que l’enquête de Mueller est orchestrée par les démocrates.
Le style Nixon : En plein scandale du Watergate, le président Nixon avait limogé le procureur spécial en charge de l’affaire.
Donald Trump pourrait marcher sur ces pas. Mais attention, en 1973, Nixon avait perdu petit à petit ses soutiens avant, qu’un an plus tard, le président démissionne sous la menace d’une destitution.
Donald Trump est donc dans une position des plus inconfortables et doit marcher sur des œufs dans les prochains jours. Une chose est sûre, le président américain est dans la tourmente et s'accroche comme il peut à son siège du bureau ovale, qu’on tente de lui retirer.