Ce jeudi 4 avril, le procureur de la République de Besançon a révélé qu’une femme pensait avoir reconnu Xavier Dupont de Ligonnès, en cavale depuis treize ans. Suite à ce signalement, des investigations sont en cours.
Treize ans après avoir ôté la vie à sa famille, Xavier Dupont de Ligonnès est toujours dans la nature. L’homme le plus recherché de France fait souvent l’objet de signalements, plus ou moins crédibles, mais jusqu’à présent, il n’a jamais été retrouvé. Il y a cinq ans, tous les médias étaient tombés dans le piège de la fake news en relayant l’arrestation du fugitif à Glasgow, qui n’était finalement qu’une grosse erreur.
Ainsi, les enquêteurs prennent beaucoup de pincettes avec ces signalements. Sauf que le dernier en date a de quoi susciter l’intérêt des autorités. En effet, ce jeudi 4 avril, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, a annoncé à L'Est Républicain la mise en place d’un dispositif spécial pour mener des investigations dans la commune de Montferrand-le-Château, dans le Doubs.
Xavier Dupont de Ligonnès aurait été aperçu lors d’un rassemblement religieux, au sein de la communauté des soeurs de Béthanie, par une femme qui pense l’avoir reconnu. Le procureur précise que la femme n’est pas formelle, mais cela ne l’empêche de la prendre au sérieux.
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Une enquête a été ouverte et confiée aux gendarmes de la brigade des recherches (BR) de Besançon qui ont procédé à de nombreuses vérifications. Ils ont notamment retrouvé des personnes présentes au rassemblement, mais aucune n’est venue corroborer le témoignage de la femme.
La piste religieuse encore relancée ?
La raison pour laquelle ce signalement a mobilisé les gendarmes tient du fait que Xavier Dupont de Ligonnès est quelqu’un de très religieux. La piste religieuse a longtemps été étudiée, notamment en 2018 quand la police avait mené une opération dans un monastère du Var. Cependant, les policiers avaient retrouvé Jean-Marie Joseph, le frère du fugitif.
L’ordre des soeurs de Béthanie, fondé au XIXème siècle, a cette particularité de venir en aide aux femmes qui sortent de prison, dans un objectif de réinsertion. Cette relation entre religion et vie carcérale a donc convaincu les autorités d’enquêter. Les gendarmes ont notamment retrouvé divers objets dont un gobelet, prélevé afin d’être analysé.
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Autre élément étonnant : les enquêteurs ont découvert que la famille Dupont de Ligonnès avait ses racines… dans le Doubs. En effet, l’un de ses aïeuls est né à Saint-Vit, à seulement dix kilomètres du couvent des soeurs de Béthanie.
Les vérifications et les tests ADN sont donc toujours en cours : “À ce stade, on ne peut pas exclure formellement qu’il ne s’agisse pas de Dupont de Ligonnès”, déclare le procureur de Besançon, qui souligne également l’étrange proximité entre ce signalement et le témoignage de la soeur du fugitif dans les médias. Cette dernière révélait notamment que, selon elle, Xavier Dupont de Ligonnès était innocent, que toute sa famille était en vie et qu'ils avaient été exfiltrés vers les États-Unis.