Aya Nakamura devient un sujet d'étude dans une célèbre université française

Le mercredi 2 octobre, Aya Nakamura a été le sujet d’un colloque à l’université de Rennes 2, en Bretagne. Les étudiants ont notamment été invités à analyser le “paradoxe” qu’incarne la chanteuse franco-malienne entre sa place dans la chanson française et l’évolution de la langue de Molière.

Adulée par certains, détestée par d’autres, Aya Nakamura n’en reste pas moins l’artiste francophone la plus écoutée dans le monde. Son aura a pu se vérifier lors de son apparition durant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. La chanteuse, représentant la modernité, était associée à la garde républicaine et au répertoire de Charles Aznavour pour un savoureux mélange de pop culture moderne et de tradition française.

Ce qui frappe surtout, c’est d’observer le destin d’une jeune femme issue des minorités devenir une icône de la chanson française partout dans le monde.

À 28 ans, elle se positionne dans le top des vente dans 46 pays, se retrouvant même écoutée par les plus grandes stars de la planète comme Madonna ou encore Rihanna. Le patron du Syndicat National de l’Edition Phonographique avait même affirmé qu’Aya Nakamura représentait un “instrument de soft power français”.

Portrait d'Aya NakamuraCrédit photo : Joel Saget / AFP

Une incarnation de la modernité de la culture française

Ce paradoxe incarné par la chanteuse est donc devenu un sujet d’étude pour les universitaires. Sur le campus de Villejean, attaché à l’université Rennes 2 , un colloque a été organisé le mercredi 2 octobre, avec huit intervenants, dont le sujet était : “Aya Nakamura, le minoritaire et le majoritaire”. Emmanuel Parent, maître de conférences en musiques actuelles à Rennes 2 explique sa démarche à France 3 Bretagne :

“Avec mes collègues, on s’est dit que ce serait intéressant d’en faire un sujet de recherche. Nous voulions aborder le paradoxe entre le fait qu’elle soit en tête des ventes de disques en France et qu’en même temps elle vienne d’une minorité raciale et d’une culture pas toujours bien vue”

Vue de l'Université Rennes 2Crédit photos : Rennes 2

Les étudiants ont notamment analysé le paradoxe entre le succès de la chanteuse et les critiques qui lui sont portées. Ils se sont ensuite penchés sur sa modernité à travers une analyse du clip de la chanson “Pookie”, tourné au château de Fontainebleau, lieu historique pour la France. Le conférencier a souligné ce paradoxe en ces termes :

“Elle incarnait une forme de modernité dans ce lieu. La France a un rapport religieux avec la chanson et la langue française. La question de la langue est souvent un argument pour la discrimination. Mais la langue évolue. Et la langue de Molière n’est pas celle qu’on entend à la télévision”.

Après avoir donné son nom à un pont parisien, Aya Nakamura rejoint donc la liste prestigieuse des artistes internationales dont le destin a fait l’objet d’un sujet d’étude universitaire à l’instar de Taylor Swift et Beyoncé.


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