Le long-métrage relatant l’ascension de l’Everest par le Youtubeur Inoxtag est au cœur d’une polémique. S’il cartonne depuis sa sortie, il est accusé de ne pas avoir respecté une loi bien spécifique. Et des sanctions pourraient tomber.
Kaizen, 1 an pour gravir l’Everest ! est sorti le vendredi 13 septembre sur Youtube. En quelques jours seulement, ce documentaire de 2 heures 30 cumule déjà 25 millions de vues. Un succès évident qui ne s’arrête pas à la plateforme de vidéos.
En effet, le film du Youtubeur star Inoxtag a également été proposé aux spectateurs durant deux jours (vendredi 13 et samedi 14 septembre) dans certains cinémas. En deux jours, Kaizen a attiré 310 000 spectateurs en France et 50 000 de plus à l’étranger, parvenant à se classer deuxième du box-office hexagonal derrière Beetlejuice Beetlejuice (571 000 entrées en cinq jours).
Le distributeur MK2, comme d’autres cinémas, a enregistré un record d’affluence, notamment chez les jeunes spectateurs. Sauf que ce dernier a largement dépassé la limite de diffusion de 500 séances qu’imposent les règles du cinéma français.
Inoxtag et son distributeur n’ont pas respecté la loi
Ainsi, en deux jours, le distributeur MK2 a diffusé 800 séances du documentaire. Pourtant, le « visa exceptionnel » dont dispose Kaizen lui permettait de diffuser le film sur 500 séances « seulement » en deux jours et pas plus. Pour couronner le tout, le long-métrage sera diffusé le 8 octobre prochain sur TF1, quelques semaines seulement après sa sortie en salles.
Crédit photo : Inoxtag/ Youtube
De ce fait, cette drôle de programmation met le feu aux poudres dans le cinéma français. Kaizen, 1 an pour gravir l'Everest ! ne respecte pas la chronologie des médias, exception française unique au monde. D’après la loi, il faudrait attendre 22 mois avant de pouvoir découvrir le documentaire sur une chaîne gratuite.
« Kaizen peut créer un précédent fâcheux, puisque le distributeur MK2 a clairement et sciemment dépassé la limite des 500 séances », explique pour 20 Minutes Olivier Henrard, président du CNC. « Le documentaire ignore les règles établies pour protéger tous les acteurs de la filière cinéma », ajoute-t-il.
Devant cette polémique qui prend de l’ampleur, Inoxtag et MK2 pourraient être sanctionnés. Olivier Henrard explique que le CNC ne veut pas régler l’affaire au pénal et réfléchit plutôt à « des sanctions plus dissuasives ». En attendant la suite, le fameux documentaire est disponible sur YouTube, pour les retardataires qui ne l'auraient pas encore visionné.