C’est une polémique qui enfle depuis quelques jours aux États-Unis. Le film français Mignonnes, diffusé sur Netflix, fait l’objet d’un appel au boycott de la part d’une partie des Américains.
Mignonnes. Crédit : Bien ou Bien Productions
Diffusé sur la plateforme Netflix, Mignonnes (Cuties en anglais) est accusé par des internautes américains de sexualiser les enfants. Le film conte l'histoire d’Amy, une jeune parisienne de 11 ans qui rejoint un groupe de danse créé par trois filles de son quartier.
S’il est vrai que les danses présentées dans le film sont parfois suggestives, c’est une intention délibérée de la part de sa réalisatrice Maïmouna Doucouré afin de dénoncer l’hypersexualisation des enfants, en particulier des jeunes filles. Un message auquel le public américain est sous doute passé à côté.
Le film "Mignonnes" boycotté et attaqué par des sénateurs
Après la mobilisation de réalisateurs français en soutien au film, rien n’y fait, Netflix est attaqué par l’état très conservateur du Texas pour « exhibition obscène » des parties génitales d’enfants.
« La polémique a commencé avec l’affiche…, a déclaré la réalisatrice Maïmouna Doucouré lors d’une table ronde en visio et repris par le site Variety. Le plus important, c’est de regarder le film et de comprendre que nous menons le même combat ».
Sauf que l’État américain ne l’entend pas de cette oreille. Après avoir été inculpé pour « hypersexualisation de jeunes filles mineures » le 15 septembre, Mignonnes fait face à un nouveau coup dur.
Mardi 6 octobre, un grand jury du Texas s’est réuni et a inculpé Netflix qui diffuse le film outre-Atlantique. Dans le communiqué dévoilé par le jury du comté de Tyler près de Houston, ce dernier reproche à la plateforme d’avoir diffusé « en connaissance de cause » le film Mignonnes et son soi-disant message qui présenterait « un intérêt lubrique pour le sexe ».
Chez les conservateurs, les critiques fusent et ne s’atténuent pas. Le sénateur Ted Cruz, ancien proche de Donald Trump, a réclamé au ministère de la Justice d’enquêter sur l’affaire sans même avoir vu le film.
Netflix, via une porte-parole, a tenté de se justifier : « Mignonnes est une chronique sociale contre la sexualisation des jeunes enfants. Cette accusation est sans fondement et nous continuons de soutenir le film ». Une décision courageuse de la part de la plateforme qui risque malgré tout une peine d’emprisonnement si des poursuites étaient engagées.