Dans le département de l’Essonne, un maraîcher cultive ses légumes sans utiliser ni eau ni pesticides, depuis trois générations.
Comme le reste du monde, la France fait régulièrement face à de nombreuses vagues de chaleur et canicules, qui causent une grande sécheresse sur le pays. À cause de ce phénomène, des restrictions d’eau ont souvent été imposées dans plusieurs départements, ce qui empêche les agriculteurs et les maraîchers de travailler correctement. En effet, ils sont obligés d’utiliser moins d’eau pour faire pousser leurs cultures.
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Cependant, ce désagrément ne dérange pas Marc Mascetti, un maraîcher qui vit dans l’Essonne, à Marcoussis. En effet, ce dernier cultive ses légumes sans utiliser d’eau.
Il cultive ses légumes sans eau
Marc Mascetti possède 17 hectares de terres et fait pousser des tomates, potirons, poivrons, aubergines, salades et haricots. Grâce à sa terre en argile, il peut cultiver ces aliments… sans eau ! Depuis trois générations, le maraîcher n’utilise ni eau ni pesticide pour faire pousser ses produits. En effet, sa terre est déjà humide en profondeur.
« Au début, c’est sec en surface. Puis arrivé à deux, trois centimètres, on arrive à faire une motte de terre. Donc ça veut dire qu’il y a de la fraîcheur, il y a de l’humidité dans mon sol. Cela fait trois générations qu’on est sur notre plateau et qu’on n’a pas d’eau. La seule eau qu’on pourra garder, c’est l’eau du ciel. Quand on prend 10 millimètres d’eau, c’est génial ! On attend un jour ou deux et on pense tout de suite à mélanger la terre humide avec la terre un peu plus sèche du dessous. C’est-à-dire qu’à chaque fois, on garde l’humidité en profondeur », a expliqué Marc Mascetti.
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Si le maraîcher ne doit pas prendre du temps pour arroser ses plantations, il doit fournir un vrai travail à la fin de l’hiver pour garder sa terre humide. À la fin de la saison, il laisse pousser les mauvaises herbes pour les mélanger avec des déchets organiques. Ensuite, il enfouit le tout dans le sol et laisse les vers de terre faire leur travail.
« Les micro-organismes vont transformer tout ce que j’ai enfoui en engrais et en matière organique humide dont la plante peut se servir », a expliqué le maraîcher.
La sécheresse n'impacte pas le maraîcher
Bien qu’ils ne reçoivent pas d’eau, les aliments du maraîcher sont très bons et goûteux. Habitués à ne pas recevoir d’eau, les légumes se sont développés de façon à ce que leurs racines descendent en profondeur pour avoir de l’humidité.
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Si cette méthode est un succès en Essonne, elle aurait plus de difficultés à fonctionner dans d’autres régions, comme dans le sud de la France.
« Il va falloir que les gens réfléchissent, a-t-il affirmé. Plus on va donner à boire, plus le jour où ils n’auront plus d’eau à donner à boire à leurs légumes, qu’est-ce qu’ils vont devenir ? Cela fait déjà plus de 40 ans qu’on sait que le climat va changer, qu’il va faire de plus en plus chaud et on n’essaie pas de trouver des solutions. »
Contrairement aux autres maraîchers, Marc ne redoute pas la sécheresse mais les fortes pluies. En 2016, il a perdu presque toutes ses récoltes à cause des inondations.