Une start-up française a mis au point un bio stimulant à base d’urine humaine. Ce fertilisant bio est destiné à l’agriculture et sera commercialisé dans plusieurs pays d’Europe, dont la France.
Crédit : via Toopi Organics
Toopic Organics est une start-up française basée en Gironde, à Loupiac-de-la-Réole, plus précisément. Ce lundi 24 octobre, la start-up fondée par Mickaël Roes, a annoncé la commercialisation du « premier biostimulant urino-sourcé au monde destiné à l’agriculture ».
Oui, oui, vous avez bien lu. Le biostimulant Lactopi StartTM est concocté à base d’urine. On devrait ainsi retrouver cet engrais bio très prochainement sur le marché français mais aussi italien, belge, grecque et portugais après avoir reçu l’avis favorable de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
De l’urine comme fertilisant
Le procédé de fermentation mis au point par Toopi Organics est innovant. « Lactopi StartTM permet d’améliorer l’efficience d’assimilation du phosphore des sols. Par son effet additionnel de stimulation racinaire, il favorise également le démarrage des plantules et sécurise ainsi l’accès à l’eau et aux nutriments tout en préservant la qualité de sols », explique la start-up dans un communiqué.
Son fondateur, Mickaël Roes, vient compléter : « l’urine n’est plus utilisée comme fertilisant, mais comme milieu de culture pour des micro-organismes améliorant la capacité des plantes à absorber les nutriments naturellement présents dans l’environnement ».
Cet engrais bio unique présente un intérêt car l’urine qu’il contient est « naturellement riche en azote, phosphore, potassium » et qu’il est possible de l’utiliser « comme milieu fermentaire complet à des fins de production de biosolutions microbiennes [...] [offrant] une moindre dépendance aux engrais minéraux de synthèse tout en préservant le potentiel des plantes et la vie des sols », précise Toopi Organics.
400 000 tonnes d’urine récoltées par an
Crédit : Leo Malsam/ iStock
Toopi Organics récolte près de 400 000 tonnes d’urine chaque année. Elle provient essentiellement d’établissements scolaires comme les collèges ou lycées et d’établissements accueillant du public. Les sanitaires utilisés fonctionnent sans eau d’évacuation.
Désormais, de grands sites comme le parc du Futuroscope, les festivals de musique Rock en Seine et Solidays ou encore les autoroutes Vinci participent à la collecte d’urine de la start-up.
À terme, Toopi Organics souhaiterait récolter 2,7 millions de litres d’urine en 2027.