Dans le lycée professionnel Maria Deraismes, à Paris, un enseignant a brûlé les copies du bac d’anglais de ses 63 élèves. L’objectif : protester contre la nouvelle réforme de l'Éducation Nationale.
Mardi 9 mai, des élèves du lycée professionnel Maria Deraismes ont vu leurs copies du bac s'envoler en fumée. En effet, leur professeur a décidé de brûler 63 copies officielles devant le lycée dans le but de dénoncer la nouvelle réforme de l'Éducation Nationale. Avec ce geste de révolte, l’enseignant souhaite tirer la sonnette d’alarme sur les méthodes de notation imposées lors du baccalauréat.
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Dans les lycées professionnels, le sujet du baccalauréat d’anglais est rédigé par les enseignants de chaque lycée. Ainsi, l’enseignant a voulu aider ses élèves en leur divulguant par avance le sujet. Victor Immordino est arrivé comme enseignant contractuel dans ce lycée en janvier dernier.
“Avant l’examen, j’ai choisi de divulguer le sujet à mes élèves et de le préparer avec eux. Mon raisonnement était le suivant : ces élèves de terminale arrivent au terme de leur enseignement dans le secondaire. Je me suis dit que la moindre des choses que je puisse faire était de les aider à obtenir une bonne note à l’examen, augmentant ainsi leur chance d’avoir le bac et partir tenter leur chance au-delà du secondaire, avec ce sésame entre les mains plutôt que rien”, a affirmé l’enseignant.
Il brûle les copies du bac de ses élèves
Cependant, les supérieurs de l’enseignant ont eu vent de cette idée et le professeur a été contraint de changer son sujet à la dernière minute. L’échec a été cuisant pour les élèves car sur les 63 copies, la majorité étaient catastrophiques selon le professeur.
“Aucun d’eux ne sait parler anglais. C’est donc que les cours qu’ils ont suivis durant les sept dernières années sont un échec. C’est ce qui me motive à alerter sur l’urgence à changer radicalement de façon de faire, en brûlant, un peu dramatiquement, les copies de l’épreuve d’anglais 2023 de mes élèves, devant mon lycée”, a affirmé Victor Immordino.
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Face à cet autodafé improvisé, le rectorat a porté plainte et a affirmé que les élèves ne seraient pas pénalisés mais qu’ils devraient repasser leur examen, puisque les copies n’ont pas été numérisées. Victor Immordino, qui faisait sa première année en tant que professeur, ne verra pas son contrat être renouvelé.