Des chercheurs proposent un nouveau matériau de construction de maison pour le moins original. Focus.
À l’heure où les questions environnementales liées au développement durable sont devenues primordiales, la problématique des constructions de demain sonne comme un défi qui apparaît comme un véritable enjeu de société.
Comment faire pour rendre nos habitations plus propres, moins énergivores et davantage adaptées à leur environnement ? Le recyclage doit-il devenir une composante essentielle de la construction ?
Tels sont les questionnements avec lesquels les architectes et autres bâtisseurs doivent désormais composer pour repenser les villes de demain.
Ces derniers doivent se creuser les méninges afin de trouver des solutions pérennes à la fois écologiques et économiques, notamment pour les matériaux de construction.
Et parmi ces experts en génie civil, certains se démarquent par l’originalité de leur projet, à commencer par cette équipe de chercheurs qui propose une solution que personne n’avait pas vu venir : les couches usagées !
Oui, vous avez bien lu, les couches sales des bébés (qui représenteraient de 2 % à 7 % de la totalité des ordures ménagères dans le monde) pourraient bien être réutilisées pour construire des maisons, dans un futur proche.
Crédit photo : Istock
Recycler des couches sales pour en faire du béton, l'idée originale d'une équipe de scientifiques est-elle crédible ?
C’est en tout cas ce qu’affirme une étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs de l’université de Kitakyūshū (Japon), qui propose que le cycle de vie des couches usagées soit prolongé pour les recycler de manière utile en réduisant ainsi l’impact environnemental, tout en fournissant une alternative crédible au béton polluant.
En effet, selon les scientifiques, les couches usagées peuvent très bien être mélangées au sable et aux autres éléments qui composent habituellement le ciment, l’un des composants essentiels à la préparation du béton.
Pour ce faire, les couches doivent être dépourvues des matières fécales et autres traces d’urines qu’elles renferment puis elles sont dépiautées pour obtenir une substance qui servira de liant pour le matériau de construction.
Les auteurs de l’étude ont ainsi réalisé une expérimentation en laboratoire qui a notamment déterminé que le liant provenant des couches usagées pouvait composer environ 10 % du béton utilisé par exemple pour des éléments structurels (comme les murs porteurs) et jusqu’à 40 % pour les éléments non structurels (cloisons et sols).
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Notons que ces conclusions reposent sur l’étude d’un logement à faible coût d’une superficie de 36m2.
Il est donc encore trop tôt pour savoir si des constructions à plus grande échelle sont possibles, à partir de cette technique originale.