Un homme de 44 ans a été condamné pour “agressions sonores” contre ses voisins en faisant constamment du bruit volontairement en pleine nuit. Parmi ces bruits, il y avait… les pleurs d’enfants de ses voisins qu’il enregistrait pour les diffuser en boucle.
Il n’y a rien de pire que de se réveiller au milieu de la nuit, alerté par les pleurs de votre enfant sauf si… votre enfant ne pleure pas vraiment ! Selon le Dauphiné Libéré, un homme âgé de 44 ans, assistant de vie scolaire, s’était lancé dans une véritable vendetta sonore contre ses voisins.
Habitant un T3, dans une résidence située à Saint-Égrève (Isère), l’homme en question était jugé par le tribunal correctionnel de Grenoble pour “agressions sonores”. Fatigué des bruits émanant de son voisinage, il a décidé de répondre avec les moyens du bord.
Par exemple, il plaçait différents appareils électroménagers près de l’un de ses murs mitoyens et les mettait en service très tard en soirée ou dans la nuit. Le blender, le mixeur, l’aspirateur et des enceintes étaient tous branchés sur des prises programmables afin de faire tourner ses appareils toute la nuit et se venger de ses voisins.
À la barre, l’individu s’est défendu et se présentait comme la véritable victime de son voisinage. Cet orchestre mis en place était son moyen de défense. Il explique que cela faisait 10 ans qu’il vivait dans cet immeuble, essentiellement occupé par des personnes âgées.
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Au fur et à mesure des années, la moyenne d’âge de son voisinage a chuté, voyant l’arrivée de jeunes familles dans sa résidence. Ainsi, il a été “de plus en plus dérangé tôt le matin, en soirée, le week-end”, l’amenant à se sentir persécuté.
Une vendetta sonore avec des pleurs d'enfants
Il a alors préparé sa “contre-attaque” pour faire en sorte que ses appareils bruyants soient actifs toutes les nuits, tandis qu’il allait dormir dans un garage qu’il louait, aménagé en chambre : “Il fait du bruit à toute heure du jour et de la nuit. Il met des vibreurs qu’il colle au mur, passe l’aspirateur à 23 heures. Il met des coups dans les murs, la radio à fond, il joue du tam-tam à des heures improbables”, témoigne un voisin aux gendarmes.
Au tribunal de Grenoble, un autre voisin s’étonne de voir le prévenu mettre “autant d’argent et d’ingéniosité” dans sa vendetta sonore : “On n’a rien fait d’exceptionnel, on a juste des enfants qui pleurent”.
Sauf que l’assistant de vie scolaire n’en peut plus des enfants qui pleurent. Il est carrément allé jusqu’à enregistrer les pleurs d’enfants de ses voisins pour les rediffuser sur ses enceintes la nuit : “Ça c’est du vice. Des voisins pénibles on en a vu mais vous, c’est high-level” lance alors le procureur au prévenu.
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Pour sa défense, l’individu estime que le moindre bruit qui n’émane pas de lui le perturbe, ce qui lui vaut une expertise psychiatrique. Cette dernière souligne alors “une solitude familiale”, “un isolement amical et affectif total” et relève “des traits de persécution”.
Son avocat tente de noyer le poisson dans l’eau en indiquant la souffrance de son client : “Il voit ses voisins vivre une vie de joie et il se rend compte que cette vie ne lui est pas accessible”. Finalement, le prévenu a été reconnu coupable du délit d’agressions sonores et a été condamné à quatre mois de prison assortis d’un sursis probatoire lui interdisant de se rendre dans la rue où il habitait.