Antonio, l’employé, excédé des multiples refus de son ancien patron de lui verser son salaire au complet, a décidé de prendre les choses en main. Mais les menaces et intimidations n’ont pas plaidé en sa faveur lors de l’audience.
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Après plus d’un an de travail au côté de José, son employeur, Antonio a cédé et quitté son emploi. Durant cette période, Antonio subissait les refus constants de José, qui ne lui versait qu’une partie de son salaire et non la totalité. Chaque fois, José invoquait des prétextes qui ont fini par agacer Antonio, rapporte le média Actu Seine-et-Marne.
Accumulant des dettes, Antonio souhaitait récupérer ses arriérés de salaire estimés à 12 000 euros. En persistant, l’ancien employé est parvenu à obtenir un rendez-vous avec José.
Mais cette rencontre fixée le dimanche 5 février à 12 heures 30, près d’un food truck stationné sur un parking de la route de Chelles, au Pin, en Seine-et-Marne, a tourné au vinaigre.
« On ne fait pas justice soi-même. On n’est pas au Far West ! »
Hôtel de Ville du Pin. Crédit : Clicsouris/ Wikipedia
Antonio est venu accompagné de Yahia qui s’est rapidement montré menaçant en voyant le désespoir de son comparse. « Tu ne sais pas à qui tu as affaire ! Je viens de Marseille et je sors de prison ! Je vais venir chez toi cagoulé avec un AK47 ! Je m’occuperai aussi de ton fils ! », a-t-il lancé à José avant de pointer un pistolet sur ce dernier.
Malgré la scène, José est resté impassible, préférant crier de vive voix « t’as qu’à tirer ! », alertant par la même occasion le propriétaire du food truck qui les a sommés de s’éloigner les uns des autres. Mais perdant ses nerfs, Antonio a frappé à plusieurs reprises José.
Ce dernier a déposé plainte auprès de la police de Chelles, deux heures plus tard. Antonio a été interpellé, tandis que Yahia s’est rendu lui-même au commissariat le matin de l’audience. Comme le précise le média, les deux agresseurs ont reconnu les faits et précisé que l’arme était fausse et les coups assénés à José, non violents.
Pour justifier son acte, Yahia a tenu à défendre son ami, empêtré dans une situation difficile : « Ça fait deux ans que ça dure pour mon patron. Il faut comprendre qu’il s’énerve ! ». Ce à quoi la juge de l’audience a répliqué : « On ne fait pas justice soi-même. On n’est pas au Far West ! Dans votre cas, on s’adresse à la police ! ».
Pour les traces de coups constatées sur le corps de José, Antonio a écopé de douze mois de prison avec un aménagement sous surveillance électronique. De par son passé pour six condamnations, Yahia a quant à lui écopé de quinze mois ferme et d’un mandat de dépôt délivré en séance. « Ils ont conscience d’avoir employé une méthode inadmissible, mais les deux ont besoin de travailler », a reconnu Maître Ramadier, avocat de la défense.
Les deux hommes sont désormais interdits de contact entre eux et avec José durant trois ans. Antonio devra procéder légalement, comme il lui a été conseillé, pour récupérer ses arriérés.