Une drôle de compétition, sur laquelle plane l'ombre du mouvement pronataliste, va être organisée outre-Atlantique.
À première vue, il s'agit d'une initiative à la fois drôle et potache, mais derrière cet événement pourrait se cacher, en réalité, quelque chose de plus troublant.
Une course géante de... spermatozoïdes (oui, oui, des vrais, pas des personnes déguisées) aura lieu le 25 avril prochain à Los Angeles (Californie). Ce projet assez fou, mêlant sciences et convictions politiques, n'aurait pas été possible sans une levée de fonds qui a permis de récolter plus d'un million de dollars.
Mais de quoi parle-t-on ?
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Une course géante de spermatozoïdes : pourquoi faire ?
Cette idée, quelque peu insolite, est née dans l'esprit de quatre jeunes millionnaires américains : Éric Zhu, Nick Small, Shane Fan et Garrett Niconienko. Évoluant dans divers secteurs, telles que les nouvelles technologies, la finance et les cryptomonnaies, ces derniers, passionnés de sicences, ont en effet ont projeté d'organiser une compétition opposant deux établissements universitaires réputés. Pour mener à bien ce projet, le quatuor a réussi à lever environ 1,5 million d’euros de fonds.
Mettant aux prises les prestigieuses universités californiennes de UCLA (Université de Californie à Los Angeles) et de USC (Université de Californie du Sud), cette course verra des spermatozoïdes (prélevés au préalable chez deux étudiants) s'élancer sur une piste microscopique de la forme d'un utérus.
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L'événement, baptisé « Spermracing », sera immortalisé par des caméras spéciales (à haute définition) et diffusé en direct au Hollywood Palladium, l'une des plus mythiques salles de spectacle de la Cité des Anges, qui peut accueillir plus de 4 000 personnes.
L'objectif avoué de cette course est de sensibiliser l'opinion publique au déclin de la fertilité masculine, ainsi que sur la potentielle chute démographique qui pourrait, potentiellement, toucher les États-Unis à l'avenir.
« Ce n’est pas juste une idée virale », a ainsi déclaré Éric Zhu, en amont du projet. Le jeune homme a par ailleurs rappelé qu'un millilitre de sperme comptait aujourd'hui 49 millions de spermatozoïdes (chiffres de 2018) alors qu'il en totalisait... 101 millions en 1973. Une chute drastique, en seulement un demi-siècle.
Bien que le quatuor de scientifiques ne se revendique pas de ce courant, il est troublant de noter que ces préoccupations sur la fertilité masculine sont également au cœur du mouvement pronataliste. Soutenu par de nombreuses personnalités d'extrême droite, ce mouvement embrasse parfois les idées des suprémacistes blancs. Ce qui peut être sujet à controverse !
De quoi douter des réelles motivations de ces scientifiques en herbe ? Difficile à dire, mais une chose est sûre, l'événement risque de faire parler dans les jours à venir.