Atteint d'une maladie incurable, il décide d'en finir et annonce la date de sa mort

Un homme, souffrant d'une maladie incurable, a pris la décision d'en finir et connaît d'ores et déjà la date de son décès.

Les médecins lui donnaient entre 3 et 5 ans à vivre, il n'attendra pas aussi longtemps.

Se sachant condamné, Jean-Michel Autin, 64 ans, a fait le choix de recourir au suicide assisté. Atteint de la maladie de Charcot, il refuse de souffrir davantage et veut partir dignement. Retraité depuis 6 mois, il mourra le 4 octobre prochain, en Suisse, où l'euthanasie est autorisée sous certaines conditions.

Un homme, seul dans sa chambre, prieImage d'illustration. Crédit photo : iStock

Souffrant d'une maladie incurable, il a pris la décision d'en finir

C'est en juin 2023 que le terrible diagnostic est tombé, racontent nos confrères de Sud Ouest. À l'époque, le monde s'écroule pour Jean-Michel qui comprend alors que ses jours sont désormais comptés. Il ne le sait pas encore tout à fait, mais il ne lui reste plus qu'une seule année à vivre.

« J’étais foutu, le mot 'dégénératif' m’a suffi (...) Je peux me suicider autrement mais, un coup de fusil, c’est pas très joli » (Jean-Michel Autin)

Refusant de se laisser aller, Jean-Michel, qui habite à Marennes (Charente-Maritime) fait en sorte de profiter des derniers instants en compagnie de son épouse Lydia et de leurs enfants : Johnny, Danick, Alisson ainis que son unique petite-fille Marley. Après avoir perdu 25 kilos de muscle en à peine 6 mois, cet ancien sportif assidu vit aujourd'hui dix-huit heures par jour avec un appareil de ventilation qui l'aide à respirer. Jean-Michel a en effet « perdu 70 % de (ses) capacités respiratoires » ainsi que « l’usage de la parole ». Il ne communique plus que par écrit (via son smartphone), ne mange que des aliments écrasés et doit dormir en position assise.

Devenu impotent à cause de sa maladie, il ne cesse de ressasser avec nostalgie cette époque où il pratiquait le sport au quotidien, regrettant de ne pas en avoir fait davantage.

« Entre les courses et les entraînements dès 6 heures du matin avant d’embaucher, je faisais 15 000 km de vélo par an. Si j’avais su que je devais finir dans cet état, j’en aurais fait encore bien plus. » (Jean-Michel Autin)

Ancien marin-pêcheur, mais aussi garagiste ou encore conducteur poids lourds, il a commencé à ressentir les premiers symptômes de sa maladie fin 2022, mais n'en a pas saisi de suite la gravité.

« Des petits problèmes d’élocution et un essoufflement. Je ne me suis pas posé de question. » (Jean-Michel Autin)

Lorsqu'il apprend le diagnostic - sclérose latérale amyotrophique (SLA) - il tombe de très haut. À partir de cet instant, les choses vont s'accélérer et son état va vite empirer. La famille, qui résidait jusqu'alors à Lussant, décide de déménager à Marennes en mars 2024, car la mer manquait à Jean-Michel.

Un homme traverse un champ de bléImage d'illustration. Crédit photo : iStock

Très affaibli depuis, il fait le maximum pour apprécier ses derniers instants, mais il refuse catégoriquement de devenir l'esclave d'une lente agonie.

« Je suis un battant. Je ne cherche pas à savoir comment la SLA m’a choisi. Trop de sport ? Le choc du décès de ma mère en avril 2023 ? Suis-je né avec ? Je regarde devant. Et il n’y a pas d’espoir (...) Chaque effort m’use (...) Les gestes du quotidien sont pénibles, les repas sont une corvée (...) C’est insupportable, je ne suis pas sur Terre pour survivre et je n’attendrai pas l’agonie. Je refuse de me battre encore » (Jean-Michel Autin)

C'est pourquoi il a fait le choix d'en finir, après en avoir bien sûr discuté avec son entourage. Il a donc contacté l'association suisse Dignitas afin de tout organiser. Son départ aura lieu le 4 octobre à 10h30. Une fois rapatriée en France, sa dépouille sera ensuite incinérée et ses cendres dispersées au large de Chassiron, à l'extrémité nord de l'île d'Oléron.

Si le voyage chez nos voisins helvètes n'est pas franchement recommandé dans son état, Jean-Michel sait pourtant qu'il n'a pas le choix, car le droit à mourir dignement n'est toujours pas reconnu en France et le suicide assisté y est toujours interdit. Le sexagénaire est d'ailleurs très critique vis-à-vis de son pays, où « le traitement de la fin de vie n’est qu’une mascarade », selon lui.

Désormais en paix, il ne lui reste plus qu'à profiter une dernière fois de ses proches, durant cet ultime mois de vie, qui sera, à n'en pas douter, très fort en émotions.

Source : Sud Ouest
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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.