Dans ce pays, 100 000 personnes disparaissent volontairement chaque année pour refaire leur vie

Tout plaquer et refaire sa vie semble une démarche exceptionnelle excepté dans ce pays asiatique où c’est devenu un phénomène de société. Chaque année, ce sont 100 000 personnes qui se volatilisent pour tout recommencer à zéro.

Dans leur pays, ils ont un surnom plutôt inquiétant : les “johatsu” qui signifient les “évaporés” ! Il s'agit de personnes qui choisissent tout bonnement de disparaître afin de refaire leur vie. Si une telle démarche nous paraît complètement folle et irréfléchie, c’est devenu un véritable phénomène de société au Japon, à cause de la trop forte pression sociale.

Cette pratique très courante est née dans les années 1990 alors que le Japon était confronté à de graves problèmes économiques. Chaque année, ils sont donc 100 000 à se volatiliser pour diverses raisons.

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Parmi ces raisons, il y a par exemple la honte éprouvée lors de la perte d’un emploi, un mariage raté ou le devoir de rembourser des dettes trop importantes.

Un phénomène tabou

À l’instar du suicide, ce phénomène est extrêmement tabou dans la société japonaise puisque l’on considère qu’une personne qui fuit ne rend pas honneur à la société, provoquant un sentiment de honte sur le reste de la famille.

Le phénomène est tel qu’il existe même des entreprises spécialisées en disparition. Elles proposent des services de “déménagement de nuit” pour aider les personnes à disparaître en toute discrétion. Elles les hébergent également dans des lieux secrets, loin de leurs proches ou de leurs employeurs. Selon le New York Post, le coût d’une disparition serait estimé à 3 200 euros environ.

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Par ailleurs, l’évaporé ne craint pas d’être retrouvé car s’il est majeur et que sa disparition est volontaire, et qu’il n’est pas relié à un crime, un accident ou à un suicide, la police n’enquêtera pas. Les familles des évaporés doivent alors engager des détectives privés qui sont généralement très chers.


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Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef