L’idée s’inspire d’un modèle espagnol et pourrait être sérieusement envisagée par le gouvernement après les nombreuses dérives liées aux réseaux sociaux.
Pourra-t-on vivre un jour dans un monde dans lequel les collégiens laisseraient leur téléphone portable à l’entrée de leur établissement ? Face à l’usage excessif et néfaste des réseaux sociaux dès le plus jeune âge, la mission semble de prime abord impossible. C’est pourtant la proposition de la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet.
Invitée dimanche 7 avril au micro de France Inter, France Info et du Monde, Nicole Belloubet a suggéré cette idée pour tenter d’endiguer la violence scolaire qui découle de la pratique des réseaux sociaux :
« Vous savez que théoriquement, dans les collèges notamment, on ne peut pas utiliser son téléphone portable. Mais les élèves les ont sur eux. Je me demande s’il ne faut pas que nous procédions comme en Conseil des ministres, où nous déposons le téléphone à l’entrée ».
Réseaux sociaux : Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale, en faveur d'une "pause numérique" dans les collèges #QuestionsPol pic.twitter.com/nrYaaaiLTo
— France Inter (@franceinter) April 7, 2024
Réguler le temps passé devant les écrans, y compris au collège
Crédit photo : Kerkez/ iStock
Pour la ministre de l’Éducation nationale, les réseaux sociaux ont un effet « absolument catastrophique » pour les jeunes. La ministre propose ainsi une « pause numérique » dans les collèges. Il s’agirait, « pendant les huit heures du collège », de laisser son téléphone à l’entrée « puisqu’on voit que circulent sur les réseaux des images qui sont prises dans le collège », explique-t-elle.
Selon Nicole Belloubet, ce sujet tend à être étudié en profondeur alors qu’il y a quelques semaines, le président Emmanuel Macron demandait une « mission écrans » afin de réguler le temps passé devant chez les jeunes enfants.
Cette idée intervient dans un contexte particulièrement tendu à l’école. Entre l'agression d’une élève de 13 ans à Montpellier (victime d’injures et de harcèlement sur les réseaux sociaux) et d’un collégien lynché à mort à Viry-Châtillon, la situation est urgente.