On parle de noyade sèche pour décrire un décès par noyade survenu plusieurs jours après une baignade. Ce phénomène est-il bien réel ? Sans plus attendre, voici quelques éléments de réponse.
Crédit photo : iStock
La noyade sèche n’existe pas ?
Le terme “noyade sèche” est assez récent. Apparu, pour la première fois, dans la presse française en 2017, il était déjà bien connu de l’autre côté de l’Atlantique. En effet, de jeunes enfants ont déjà perdu la vie plusieurs jours après s’être baignés.
Cependant, ce phénomène est extrêmement rare. Si un enfant a ingéré de l’eau qui, au lieu de s’introduire dans l’œsophage, a atteint les poumons, son corps fera tout pour l’expulser. Ainsi, il toussera en permanence et présentera des difficultés pour respirer. De plus, il semblera très fatigué, souffrira de nausées et ne sera pas en mesure de parler correctement. Il se peut même que ses lèvres deviennent bleues.
En d’autres termes, il ne se passera pas plusieurs jours avant que les parents d’un enfant présentant ces symptômes ne se rendent à l’hôpital. On peut donc affirmer que la noyade sèche, survenant plusieurs jours après la baignade, est impossible.
A-t-on déjà référencé des cas de noyade sèche en France ?
Aujourd’hui lorsqu’on parle de noyade sèche, on désigne un décès par noyade survenu plusieurs jours après la baignade. Ce phénomène restant au statut d'imaginaire, le terme est erroné d’un point de vue médical. Car finalement, une noyade dite sèche n’existe pas.
S’il y a de l’eau dans les poumons et si l’enfant ne parvient pas à en expulser la totalité, on parlera d’une insuffisance respiratoire.
En réalité, aucune noyade à retardement n’a été référencée en France, ni ailleurs. Mais en 2017, ce terme est arrivé dans les médias suite au décès d’un enfant survenu une semaine après la baignade durant laquelle il a bu la tasse. Mais l’autopsie a mis au jour les problèmes cardiaques de l’enfant et même démontré qu’ils étaient à l’origine du décès.
Ces révélations n’ont pas empêché la presse de relayer cette fausse information. Ainsi, cette expression s’est installée dans le paysage médiatique et tout le monde en a entendu parler au moins une fois.
Même l’Organisation Mondiale de la Santé a ajouté la définition erronée de la fameuse noyade sèche sur son site Internet. Par la suite, elle a corrigé son erreur, mais ce mythe a continué à se frayer un chemin dans les esprits. Aujourd’hui, il inquiète toujours les parents d’enfants en bas âge.
Un autre mythe à dénoncer
Vous avez l’habitude de demander à vos enfants d’attendre deux heures après le repas pour plonger dans la piscine ? En effet, c’est ce qui est recommandé pour limiter les risques d’hydrocution. Mais sachez que même si, après manger, le flux sanguin est augmenté dans l’appareil digestif, il n’y a aucun impact sur le risque d’hydrocution.
Ce phénomène intervient si vous plongez dans une eau froide après avoir été longtemps exposé au soleil. Le choc thermique peut provoquer une perte de connaissance qui, elle, peut conduire à une noyade.
