Le médecin et le compagnon de la victime s’étaient écharpés sur internet où les propos jugés transphobes du praticien avaient été signalés. Plus d’un an après les faits, le gynécologue a été condamné à plusieurs mois de suspension.
Il y a un an et demi, l’affaire avait fait grand bruit lorsqu’un gynécologue basé à Pau avait refusé d’examiner une femme transgenre. Le compagnon de cette dernière avait laissé un commentaire négatif sur Google avis : « C’était le premier rendez-vous de ma compagne trans, il a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jetés froidement. Je déconseille, plus jamais ».
Ce à quoi le praticien avait répondu limpidement : « Je suis médecin, je m'occupe des vraies femmes, je n'ai aucune compétence pour m'occuper des hommes, même s'ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu'ils sont devenus des femmes », avant de reconnaître que ses propos avaient été déplacés.
Malgré tout, le gynécologue avait maintenu son opinion sur le sujet : « Scientifiquement, un homme est un homme, une femme est une femme. Même s’il se considère comme une femme, je dis que c’est un homme », avait-il déclaré pour Le Parisien.
Le Conseil de l’ordre des médecins suspend le gynécologue
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Suite à cette controverse, les propos du médecin avaient été relayés auprès d’associations luttant contre l’homophobie et la transphobie. De plus, la femme trans qui s’était vue refuser les soins par le praticien décidait de poursuivre ce dernier.
La chambre disciplinaire du Conseil régional de l’ordre des médecins vient de livrer sa décision. Le gynécologue a été condamné à six mois d’interdiction d’exercer dont un mois ferme, a annoncé La République des Pyrénées. Il va sans dire que cette décision risque de diviser au sein des médecins comme sur les réseaux sociaux.
Sur le plateau des Grandes Gueules de RMC, Camille Fournil, infirmière libérale, estime que la patiente aurait pu avoir besoin de soins, tout en reconnaissant que « dans le médical et le paramédical, on est peu formé aux patients transgenres ».
Le gynécologue peut encore faire appel auprès du Conseil de l’ordre des médecins.