Mercredi 30 octobre, le PDG de La Poste Philippe Wahl a annoncé que 22% des colis traités par l’entreprise sont des commandes effectuées sur Shein et Temu, des enseignes de fast fashion. Un chiffre qui alerte les défenseurs de l'environnement.
Ces dernières années, les sites de fast fashion ont connu un succès fulgurant. C’est notamment le cas de deux enseignes très populaires : Shein et Temu. La première est une application créée en Chine en 2012 qui propose des articles de mode à petits prix tandis que la seconde commercialise des vêtements, des jouets, des objets de décoration ou encore des appareils high-tech à prix cassés.
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Le succès de ces deux marques est tellement immense qu’actuellement, 22% des colis acheminés par La Poste proviendraient de Shein et Temu. Ce chiffre a été dévoilé par Philippe Wahl, PDG de La Poste, lors d’une audition faite devant la commission des affaires économiques du Sénat ce mercredi 30 octobre.
“C’était moins de 5% il y a cinq ans et 1% de plus qu’Amazon qui est le premier client, mais aussi le premier concurrent de La Poste”, a précisé Philippe Wahl, selon des propos rapportés par La Voix du Nord.
“Vous commencez à comprendre le problème ?”
Le PDG de La Poste a également annoncé que c’est en France que l’on retrouve le plus grand nombre de colis provenant de ces deux enseignes parmi le reste de l’Europe. Ce chiffre grandissant alerte les associations environnementales ainsi que Thomas Wagner, le fondateur du site Bon Pote, un média indépendant et engagé pour l’environnement. Sur X, Thomas Wagner a tenu à alerter le gouvernement français pour changer les choses.
“Cette part de colis de Shein et Temu est plus importante en France que dans le reste de l’Europe. Vous commencez à comprendre le problème ? Shein, c’est 7 500 nouveaux vêtements par jour en ligne. Une horreur qui pousse à la surconsommation, qui détruit l’environnement et qui mène à des employés exploités et sous-payés. Tout cela arrive car c’est permis par le gouvernement actuel. Bruno Le Maire n’a rien fait pour arrêter le phénomène. Antoine Armand, vous êtes le nouveau ministre de l’économie, allez-vous prendre à coeur le problème ? Pour les Français et pour nos engagements climatiques ?”
La colère de Thomas Wagner est légitime quand on connaît toutes les conséquences de la fast fashion. La confection, la vente et le transport de produits partout dans le monde ont un impact désastreux sur l’environnement. En plus de cela, les enseignes de fast fashion prônent la surconsommation et engagent des salariés exploités et mal payés. D'autre part, Shein a récemment terni son image en commercialisant un produit particulièrement scandaleux.
Pour lutter contre ce fléau, Thomas Wagner est force de proposition. Il souhaiterait interdire la pub pour la fast fashion, taxer les producteurs, réguler l’offre, sensibiliser et mieux informer les consommateurs. Mais cela sera-t-il suffisant pour empêcher les Français d'acheter sur ces plateformes ? Affaire à suivre…