Michou, Amixem ou encore Mister V, les stars de YouTube sont aujourd'hui nombreuses à se lancer sur le marché de la restauration. Mais pourquoi cet engouement soudain ? Passion ou business, on fait le point.
Le 8 juin dernier, le Youtubeur Michou a ouvert son premier fast-food, Mealy, à Amiens. Ce n’est pas la première fois que les stars des réseaux sociaux se lancent dans la restauration. Voilà plusieurs mois déjà qu’ils sont nombreux à ouvrir en grandes pompes leur nouveau service de restauration.
Cependant, derrière cette passion qui les anime se cache en fait un business juteux qui profite à la fois aux Youtubeurs et aux marques de fast-food avec lesquelles ils associent leur image. En 2022, Mister V lançait sa marque de pizza. Il y a un mois, c’est Amixem qui dévoilait Starsmash, sa marque de burgers dans des prix allant de 10 à 15 euros.
Les enseignes des Youtubeurs favorisent en grande partie une cuisine dédiée à la livraison (sur Uber Eats ou encore Deliveroo). Ainsi, l’enseigne évite l’accueil des personnes sur place. Il s'agit d'une façon de faire des économies. BFMTV estime que l’investissement est 6 à 10 fois moins cher qu’un restaurant classique.
Des produits interchangeables vendus sous différents logos
Mister V en partenariat avec KFC. Crédit photo : KFC
Ces enseignes à l'esthétique neutre, sans attrait extérieur pour le client physique, on les appelle les Dark Kitchen. Elles servent uniquement à la préparation d’une cuisine généralement inspirée du fast-food et destinée à la livraison à domicile.
Les créateurs de contenus s’associent donc à des franchises (Tasters, Not So Dark devenu Clone ou encore Végédal) qui utilisent l’image des Youtubeurs pour vendre leurs produits. Il arrive ainsi qu’une dark kitchen accueille plusieurs franchises. Cela n’est pas étonnant puisque les ingrédients tels que les frites et les hamburgers sont fabriqués au même endroit avant d’être confectionnés par chaque enseigne avec la marque qui convient lors de la vente.
« Le truc avec les dark kitchens, c'est qu'en fait il y a un gros fournisseur, qui fait des propositions et après, tu peux un peu élaborer ta recette, explique Louis, un Youtubeur suivi par 388 000 abonnés, pour la chaîne d’informations. Mais moi, je trouve que ça se voit de ouf. C'est exactement les mêmes emballages. C'est le même pain, on peut échanger [les burgers entre les enseignes], il n'y a aucune différence », note-t-il. Ceci explique peut-être ainsi les nombreuses ressemblances entre les différents restaurants et les goûts uniques.
Cette pratique, jugée trompeuse, n’est pas du goût de certains consommateurs et spécialistes de la restauration. De plus, il s’agit d’un moyen simple pour les enseignes et les Youtubeurs de faire de l’argent. Il suffit d'une promotion sur leurs réseaux sociaux et le tour est joué. Pour autant, rien ne garantit la longévité de la plupart de ces restaurants nouvelle génération.