Focus sur un fait divers qui trahit le manque criant de moyens dans l'assistance médicale.
Elle ne décolère pas !
Alors que son père était victime d'une sévère hémorragie, une femme en conversation téléphonique avec le Samu s'est vue notifier la consigne de... patienter. La personne au bout du fil ayant manifestement jugé que la situation, pourtant mal embarquée, ne nécessitait aucune intervention d'urgence. Après plusieurs minutes de flottement, ce sont finalement les pompiers qui se sont rendus sur place avant de transporter la victime à l'hôpital.
Consternée par l'attitude du médecin-conseil, la fille du patient exige aujourd'hui des explications.
Crédit photo : Wikimedia Commons
Son père se vide de son sang, mais le Samu lui dit de... patienter
Les faits, qui remontent au jeudi 28 novembre dernier, ont eu lieu dans la commune de Péronnas (Ain), rapportent nos confrères du Progrès.
Ce jour-là, une infirmière libérale intervient au domicile d'un homme âgé de 87 ans, qui fait une hémorragie. Constatant que l'état du patient s'avère préoccupant, elle appelle alors le 15. À sa grande surprise, son interlocuteur lui préconise de faire preuve de « patience », plutôt que d'envoyer une équipe en urgence pour prendre en charge la victime. Le ton va alors rapidement monter. Interloquée par sa réponse, l'infirmière fait comprendre au médecin-conseil qu'il fait fausse route, étant donné la gravité de la situation, mais celui-ci continue de faire preuve d'un flegme assez incompréhensible. C'est alors que Véronique, la fille du patient, présente à côté, s'empare du téléphone et somme la personne au bout du fil de s'expliquer, insistant sur le fait que son père se « vide de son sang ». En vain.
Comprenant qu'elle a affaire à un mur, Véronique coupe court à la discussion et raccroche pour contacter, cette fois, les pompiers. Sur place, en à peine 10 minutes, ces derniers comprennent la gravité de la situation et conduisent l'octogénaire vers l'hôpital le plus proche.
Crédit photo : iStock
La victime est aujourd'hui hors de danger, au grand soulagement de sa fille qui a tenu à remercier chaleureusement les pompiers pour leur réactivité.
Véronique aimerait désormais obtenir des explications sur cette gestion calamiteuse, d'autant qu'en 2022, elle avait déjà dû affronter une situation similaire, ce qui n'avait pas été sans conséquences pour son papa.
« Il y a deux ans, dans des circonstances analogues, le Samu avait déjà refusé de se déplacer alors que mon père faisait une septicémie à méningocoque, rappelle-t-elle opportunément. Il lui avait été répondu de prendre un Doliprane ! Résultat : un mois en soins intensifs et un mois en rééducation à Hauteville derrière. » (Véronique).
« L’accueil que m’a réservé le Samu est proprement indigne ! », peste encore Véronique, qui ne veut donc pas en rester là.
Contacté par le Progrès, le Samu n'a pas souhaité répondre aux sollicitations.