Top des expressions marseillaises à connaître

Vous venez d’arriver dans la cité phocéenne ? Découvrez quelques expressions marseillaises à connaître pour arriver à suivre les conversations.

Rentrer à l’heure des Brousses

Paysage avec un écriteau Marseille en arrière-plan. Crédit photo : Ray Tiller

Si vous arrivez à un rendez-vous et que la personne qui est déjà là vous dit que vous arrivez à l’heure des Brousses, cela signifie tout simplement que vous êtes très en retard. Autrefois, les vendeurs de Brousses effectuaient de très longs trajets à pied pour vendre leur fromage. Ils sillonnaient les collines de l’Estaque pour arriver en ville, puis prenaient le même trajet pour rentrer chez eux. Ils faisaient ce trajet quotidiennement. Il convient de savoir que les Brousses sont une spécialité fromagère fraîche au lait de chèvre. Les Marseillais en sont «fada», c’est-à-dire qu’ils en sont ous.

Être couvert comme St Georges

Enfant portant un vêtement chaud. Crédit photo : Mael BALLAND

L’expression se couvrir comme St Georges fait référence à la légende de Saint-Georges de Lydda. Ce dernier aurait tué un dragon pour sauver la fille du roi de Libye. Dans toutes les représentations de Saint-Georges, il est toujours parfaitement protégé par une armure intégrale, d’où l’expression « être couvert comme St Georges ». Si un Marseillais vous dit de vous couvrir comme St Georges, il vous conseille de porter des vêtements bien chauds, car il va faire très froid.

Au temps où Mathusalem était facteur aux Aygalades

Vue panoramique de la ville de Marseille. Crédit photo : Florian Wehde

Mathusalem est un personnage biblique connu pour avoir vécu très longtemps. Les Aygalades sont un quartier de Marseille à l’extrémité de la ville. L’expression « Au temps où Mathusalem était facteur aux Aygalades » signifie que l’évènement dont on parle s’est passé il y a très très longtemps. L’histoire est vieille comme Mathusalem !

Envoyer quelqu’un à Pichauris

Vue panoramique sur la mer et quelques bateaux. Crédit photo : Lucas Naegeli

Pichauris est une localité à proximité d’Allauch. Si quelqu’un vous envoie à Pichauris au détour d’une conversation, cela signifie qu’il vous envoie « paître ». Les Marseillais ont le sang chaud, ce trait de caractère est connu par tout le monde. Il faut savoir aussi que pour les Marseillais, tout ce qui est en dehors du centre-ville est loin.

En avoir pour la vie des rats

Un rat face à l’objectif. Crédit photo : Ricky Kharawala

Voici une expression bien particulière que vous ne risquez pas de comprendre sans explication. Elle est pourtant très utilisée par les Marseillais. Cette expression est utilisée dans une situation qui s’éternise. Bien que les rats ne vivent pas plus de trois ans, ils sont particulièrement difficiles à éradiquer et prolifèrent très rapidement. Si un ami vous demande si vous en avez encore pour la vie des rats, c’est que vous devriez sûrement vous presser.

Être un vrai chapacan

Tête d’un chien avec la bouche ouverte et langue pendante. Crédit photo : Noémie Roussel

Une personne vous a dit que vous étiez un vrai chapacan et vous n’avez pas compris ? Ce terme vient de l’italien « acchiappare » et « can » signifiant « attraper les chiens ». Le chapacan ou tchapacan était la personne qu’on appelait pour attraper les chiens malades ou dangereux. Ce travail était attribué à des personnes maladroites et qui ne faisaient pas bien leur travail. Payées à la tâche, elles bâclaient leur travail.

Être à l’agachon

Trois hommes discutant ensemble. Crédit photo : Ernst Dittmar

Le terme agachon vient du provençal « agachoun » signifiant « poste de chasse à l’affût ». Une agachon est une commère, une personne indiscrètetrop bavarde et aussi très curieuse. Si une personne vous traite d’agachon, il est peut-être temps d’arrêter de raconter des histoires ou de calmer votre curiosité !

Arriver comme Belsunce

Vue sur la mer avec le soleil à l’horizon. Crédit photo : Artur Aldyrkhanov

Cette expression tient son origine de la statue de monseigneur de Belsunce située sur le parvis de la cathédrale de la Major. Monseigneur de Belsunce se tient debout les bras ouverts comme pour accueillir les passants. Il a les mains vides ! Si une personne vous dit que vous arrivez comme Belsunce. Il vous fait alors remarquer que vous arrivez les mains vides.

Être à payolle

Un petit bateau vide sur la mer. Crédit photo : Anthony Bressy

La payolle est la paille utilisée pour protéger les marchandises de l’humidité dans les cales d’un navire. Un navire à payolle n’a plus de marchandises et est vide. Être à payolle signifie ainsi être fauché.

Emboucaner quelqu’un

Vue panoramique sur la mer et les maisons sur le long de la côte. Crédit photo : fred pet

Le terme emboucaner possède deux sens. Emboucaner peut signifier prendre quelqu’un pour un imbécile. Si quelqu'un vous dit d’arrêter de l’emboucaner, il vous dit tout simplement d’arrêter de le prendre pour un imbécile. Dans la phrase « Ils se sont emboucanés dans la rue », emboucaner signifie que les deux personnes se sont disputées violemment dans la rue.

Être une cagole

Femme maquillée pour un carnaval. Crédit photo : Pascal Bernardon

Une cagole est une jeune fille ayant un comportement vulgaire, qui en fait un peu trop dans sa manière de s’habiller, de parler, de marcher… Cette expression vient des prostituées de Marseille qui portaient uniquement une chemise de nuit blanche longue appelée « caguolette ». Il était alors plus facile pour elles de montrer leurs atouts. De nos jours, une cagole est une femme provocante et libre.

Une chose « renée »

Homme dans une voiture avec les pieds posés sur la fenêtre. Crédit photo : Brian Lundquist

Au détour d’une conversation, vous pouvez entendre une phrase telle que « cette chemise est totalement renée ». La personne a voulu dire que la chemise est ringarde. « renée » sert à qualifier un objet de « ringard » ou « dépassé ». Cette expression peut également être utilisée pour qualifier une personne. Le sens est alors « idiot » ou « abruti ». Péjoratif, il faut l’utiliser avec beaucoup de précautions. Vous risquez d’offenser quelqu’un et d’en subir les conséquences.

L’an pèbre

Des gens qui marchent le long de la plage. Crédit photo : Ryan Wood

Une expression qu’utilisent très souvent les Marseillais. « L’an pèbre » signifie littéralement « l’an poivre » en provençal. Si une personne vous dit qu’elle ne s’est pas rendue à tel endroit depuis l’an pèbre, cela signifie que cela fait très longtemps qu’elle n’y est pas allée.

Cent ans de dimanche

Une ruelle typique de la ville de Marseille. Crédit photo : Andrei koscina

Il s’agit d’une expression ou plutôt d'une unité de mesure du temps à la marseillaise. Une année de dimanches vaut une année civile, mais en comptant uniquement les dimanches. L’expression cent ans de dimanche signifie tout simplement qu’une chose va prendre beaucoup beaucoup de temps. Une personne peut dire: « il va me falloir cent ans de dimanche pour faire ça ! » pour dire que cela va prendre beaucoup beaucoup de temps.

Tourne la chaise

Intérieur d’une brasserie avec plusieurs tables et chaises. Crédit photo : Nicolas Hoizey

Les jeux de cartes étaient très populaires à Marseille. Les joueurs étaient assez superstitieux et croyaient qu’il fallait tourner la chaise sur elle-même pour conjurer le mauvais sort qui leur ferait perdre des parties d’affilée. Les adversaires ne manquaient pas l’occasion de se moquer de celui qui s’adonnait à cette pratique. Cette dernière est évoquée lorsque quelqu’un est victime de malchance.

Changer l’eau aux olives

Focus sur la branche d’un olivier portant quelques fruits. Crédit photo : Flor Saurina

Les olives cassées sont une préparation très appréciée dans les pays méditerranéens. Les olives sont cassées d’un coup de maillet, puis sont trempées dans de l’eau claire pendant 15 jours pour ôter leur amertume avant de les faire mariner dans une saumure aromatisée avec des plantes. L’eau servant à tremper les olives doit être changée tous les jours d’où l’expression « aller changer l’eau aux olives » qui signifie « aller pisser ».

An que vèn ou a l’an que ven

Deux personnes tenant chacune un feu d’artifice. Crédit photo : Ian Schneider

An que ven est une expression utilisée lors du réveillon de la Saint-Sylvestre. Elle signifie « à l’année qui arrive, que si nous ne sommes pas plus, nous ne sommes pas moins ». Elle est l’expression utilisée pour souhaiter une bonne année et une bonne santé.

Il faut aller chercher Molinari

Port de Marseille avec plusieurs bateaux. Crédit photo : Mariana Espejo

L’expression « Il faut aller chercher Molinari » vient de la légende de la Sartine, un bateau qui a sombré à l’entrée du port. Le bateau a bouché le port et personne n’a réussi à le dégager. Les badauds s’écriaient « Il faut aller chercher Molinari » qui était un modeste charpentier de marine. Molinari a réussi à dégager le bateau en gonflant les viscères de cinq mille porcs. Cette expression est utilisée en cas de problème compliqué qui semble insurmontable.

Je me suis narré

Deux personnes marchant dans la rue la femme traînant une valise. Crédit photo : Pascal Bernardon

Narré vient du provençal narru qui signifie avoir du flair. L’expression « Je me suis narré » est utilisé lorsque l’on s’est trompé quelque part (rater un embranchement, s’être égaré sur le chemin…).

Quelques termes à connaître pour arriver à suivre les conversations

Vue aérienne sur des bateaux et des falaises. Crédit photo : ISHM

Vous êtes de passage à Marseille ou vous comptez véritablement vous installer ? Mieux vaut connaître quelques termes employés couramment pour comprendre vos amis marseillais.

  • Un pastaga : un pastis.
  • Un minot : un enfant. Exemple : un minot adorable. Traduction : un enfant adorable.
  • Un blond : un nouveau. Exemple : c’est un blond ? Traduction : c’est un nouveau ?
  • Marronner : râler. Exemple : arrête de marronner. Traduction : arrête de te plaindre.
  • Dégun : personne.
  • Péguer : un objet ou une personne collante. Le mot peut ainsi être utilisé pour désigner une personne en sueur à titre d’exemple.
  • La bonne mère : une expression marseillaise qui peut être traduite par « Bonté divine ».
  • Un rapia : une personne radine.
  • L’oncle : utilisé pour appeler un homme plus âgé que soi-même si la personne n’a aucun lien de parenté avec soi. Il est toutefois utilisé sur les personnes de plus de quarante ans.
  • Rabâcher : signifie répéter les mêmes choses encore et encore. Ce terme possède un deuxième sens à Marseille, il veut aussi dire dénoncer quelqu’un.

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