À Lille, des chercheurs ont élaboré un traitement expérimental permettant d’atténuer les symptômes de la maladie de Parkinson. Parmi les douze premières personnes à l’avoir testé, Catherine, 68 ans, a témoigné des effets prometteurs auprès de France Info.
En France, 280 000 personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson. Ce sont douze d’entre elles qui ont accepté de participer à un traitement expérimental, destiné à atténuer les symptômes de la maladie. Élaboré par des chercheurs lillois, le procédé s’effectue sous forme de perfusion cérébrale qui consiste à acheminer de la dopamine, le neurotransmetteur que la maladie de Parkinson détruit.
La dopamine est la molécule essentielle pour activer les mouvements du corps. Avec la perfusion, elle arrive donc directement dans le cerveau via un cathéter, une sorte de petit tuyau qui part d’une pompe placée dans l’abdomen du patient et qui monte jusqu’au crâne.
Auprès de France Info, une patiente nommée Catherine, âgée de 68 ans, a témoigné sur sa maladie et les effets ressentis après sa participation au test. Elle révèle souffrir de la maladie depuis huit ans, ayant des difficultés à se déplacer et des trous de mémoire, mais pas de tremblements :
“C’est invalidant. On n’a plus de force du tout, pour se laver, pour mettre ses chaussettes, ses pantalons. C’est horrible. On oublie. Je ne savais plus comment je m’appelais”
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Elle explique également ne pas, parfois, reconnaître les lettres en lisant, oubliant alors son alphabet.
“Les gens croient que tu as bu, parce qu’on titube, les gens disent, elle a encore bu alors que je ne bois pas”
Des résultats prometteurs
Pour mater ces symptômes, Catherine prenait des médicaments aux effets secondaires assez gênants comme des blocages ou des mouvements involontaires. Le stade de sa maladie correspondait parfaitement avec les critères requis pour participer à ce procédé expérimental.
Après le test, la sexagènaire peut donc idéalement témoigner sur les effets de la perfusion de dopamine dans son cerveau, avec beaucoup d’enthousiasme :
“J’ai vu beaucoup de mieux au niveau moteur. C’est incroyable, je n’étais plus lente. Je remarchais comme avant. J’étais contente. Je suis une randonneuse en plus. Je recommanderais les yeux fermés. Il y a même des gens qui m’ont dit : ‘Ah, t’as une meilleure mine, tu n’as plus Parkinson ?’ Je dis ‘Non, Parkinson, ça ne se guérit pas’”.
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Dans la revue Nature Medicine, les chercheurs lillois ont publié les résultats, affirmant que leur procédé expérimental a permis aux patients de gagner quatre heures de contrôle et plus de six heures d’autonomie sans symptômes ni effets indésirables.
Grâce à ces résultats prometteurs, les chercheurs aimeraient poursuivre et développer leur lutte contre la maladie de Parkinson. Ils ont notamment monté une start-up baptisée “InBrain Pharma” afin de récolter 50 millions d’euros qui leur permettrait de lancer l’essai de phase 3 et confirmer ces bons résultats. Cette nouvelle technique serait la bienvenue car, en France, deux personnes sur trois, atteintes de la maladie de Parkinson, n’ont pas de traitement.