La récente découverte d’un fossile a permis de mettre au jour une créature marine qui avait la particularité d’être dépourvue d’yeux et d’avoir de longues pattes.
Vestige d’une vaste étendue d’eau préhistorique aujourd’hui asséchée, le lac Simcoe situé en Ontario (Canada) est connu pour être une zone abritant quantité de trésors paléontologiques, qui sont de véritables témoignages d’une époque lointaine et révolue.
Ainsi, non loin du lac, une carrière surnommée « Paléo Pompéi » par les scientifiques, renferme de nombreux fossiles marins datant de l’Ordovicien, période du Paléozoïque qui s’étend de -485 à -443 millions d’années, autrement dit des temps immémoriaux.
Crédit photo : Journal of Paleontology
Cette créature marine était aveugle et avait des... « échasses » pour se déplacer
Et parmi ces restes fossilisés se trouvait celui d’une créature marine très étrange, qui était aveugle et se déplaçait à l’aide de pattes en forme… d’échasses.
« Sous la tête, il y a cette étonnante paire de membres qui sont extrêmement longs et ont des projections en forme de pied aux extrémités terminales. Nous pensons qu’il l’utilisait très probablement pour se frayer un chemin à travers les fonds marins. Il semble également être aveugle car il n’a pas d’yeux du tout », précise ainsi Joseph Moysiuk, chercheur en biologie évolutive au Musée royal de l’Ontario, dans une étude publiée le 24 mars par la revue Journal of Paleontology.
Baptisée Tomlinsonus dimitrii, cette créature appartient à une classe d’arthropodes disparus, les marrellomorphes, qui vivaient dans les océans il y a environ 450 millions d’années.
Crédit photo : Journal of Paleontology
Il faut savoir que la carrière, dans laquelle le fossile a été retrouvé était à l’époque une mer tropicale géante qui recouvrait la majorité du Canada actuel. Beaucoup d’espèces y vivaient donc avant de disparaître petit à petit à cause de la multiplication des tempêtes qui ont recouvert la mer de sédiments.
« Ce que nous voyons, c’est l’enfouissement rapide de ces organismes qui vivaient sur ce fond plat et peu profond de l’océan et qui ont été étouffés à plusieurs reprises par de grandes coulées de boue sous-marine provenant des tempêtes », explique Joseph Moysiuk.
La découverte de cette créature marine est quelque chose d’exceptionnel car le fossile de l’animal est très bien conservé, ce qui est extrêmement rare. D’ordinaire en effet, les corps mous comme ceux des arthropodes ne se fossilisent pas et se décomposent.