Des chercheurs ont découvert que la consommation de tabac avait des effets néfastes et à long terme sur le système immunitaire. Précisions.
C'est une découverte sans précédent.
Pour la première fois, une équipe de scientifiques de l'Institut Pasteur vient de prouver que le tabagisme avait des effets sur le système immunitaire pendant 10 à 15 ans.
Telles sont les conclusions d'une étude publiée ce mercredi 14 février dans la revue Nature.
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Le tabac agit de manière néfaste sur le système immunitaire, selon les conclusions d'une nouvelle étude
On savait bien sûr que la consommation de tabac n'était pas sans conséquences sur la santé, mais cette découverte prouve une nouvelle fois toute sa nocivité sur le long terme.
« C’est la première fois que l’on met en évidence l’influence au long cours du tabagisme sur les réponses immunitaires », a ainsi déclaré Darragh Duffy, responsable de l’unité Immunologie translationnelle à l’Institut Pasteur, qui a participé aux recherches.
Mais concrètement, qu'est-ce que cela signifie ?
En résumé, fumer engendrerait une modification de « l'expression des gènes impliqués dans le métabolisme des cellules immunitaires », explique Violaine Saint-André (ingénieure de recherche au sein de l’unité Immunologie translationnelle à l’Institut Pasteur), l'auteure principale de l’étude.
« Tout se passe comme si le système immunitaire gardait en mémoire les effets du tabagisme sur le long terme », précise-t-elle encore.
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Pour en arriver à ce constat, les scientifiques ont comparé les systèmes immunitaires de 1 000 personnes en bonne santé, âgées de 20 à 70 ans. On a ainsi prélevé des échantillons sanguins qui ont ensuite été exposés à une diversité de microbes.
Et en étudiant les différentes immunités de ces individus, les chercheurs ont pu observer que le tabagisme était l'un des éléments les plus susceptibles d'agir négativement sur le système immunitaire, au même titre que le cytomégalovirus (un virus appartenant à la famille des Herpès), ou encore l'indice de masse corporelle.
Selon Violaine Saint-André, il s'agit d'une découverte « importante » car elle permettra à l'avenir de « mieux comprendre » le tabagisme, notamment son « impact sur l’immunité d’individus en bonne santé » ou « souffrant de diverses pathologies ».