17 ans après la découverte de la dépouille d’une femme, supposée être un vampire, enterrée avec une brique dans la bouche, des scientifiques ont reconstitué son visage.
La technologie nous permet des prouesses qui étaient encore inimaginables il y a plusieurs décennies. Elle nous permet notamment de pouvoir reconstituer des visages en 3D de dépouilles datant de plusieurs siècles.
En 2006-2007, des archéologues retrouvaient la dépouille d’une femme, enterrée avec une brique dans la bouche, dans un cimetière de l’île de Lazzarette Nuovo, située dans la lagune de Venise. Cet endroit est notamment réputé pour avoir servi de dernière demeure à des citoyens ayant succombé à la peste lors des vagues de la maladie lors des XVIème et XVIIème siècles.
La dépouille a naturellement suscité beaucoup d’interrogations, notamment pour la brique calée dans sa bouche. Une particularité qui amène à penser que cette femme, qui devait être âgée de 61 ans au moment de sa mort, était considérée comme une vampire par les villageois de l’époque.
En effet, au temps de la peste, la peur gagnait tellement de terrain que beaucoup de théories, qui nous paraissent farfelues aujourd’hui, étaient très imaginatives. Les villageois du XVIème siècle croyaient fortement à l’existence des vampires. La pierre placée dans sa bouche aurait donc eu la vocation d’empêcher la vampire supposée de propager le mal qui l’a tué, c’est-à-dire la peste.
Crédit photo : OrtogOnline
Le visage de “la vampire de Venise” enfin révélé
"Après avoir identifié un soi-disant vampire, coupable de la peste selon le mythe populaire de l’époque, les habitants pourraient avoir introduit la pierre en guise de protection, afin de l’empêcher de se nourrir et d’infecter d’autres personnes", détaillent les chercheurs dans leur étude parue le 25 mars derniers dans OrtogOnline.
Les scientifiques se sont donc inspirés de cette croyance populaire d’antan pour baptiser leur découverte “la vampire de Venise”. Si la science confirme que les vampires relèvent de la fiction, l’étude avance qu’il s’agit des premières preuves d’une pratique exorciste contre un vampire.
En réalité, l’analyse de la dépouille de la vieille dame a mis en évidence qu’elle était d’ascendance européenne et qu’elle se nourrissait principalement de céréales et de légumes.
Scientists Reconstruct Face Of 16th Century Italian ‘Vampire’ Buried With Brick In Mouthhttps://t.co/eJw1IcXn0k pic.twitter.com/QSklCx9Y0h
— Arkeonews (@ArkeoNews) March 23, 2024
L’étude a également révélé le visage de cette vampire italienne grâce au travail de Cicero Moraes, un expert en reconstruction faciale. Une reconstitution permis par des scans 3D du crâne de la défunte. Ils ont également reproduit la brique en se servant de mousse de polystyrène afin de déterminer si celle-ci a été placée intentionnellement après sa mort. Cependant, les scientifiques cherchent toujours à savoir si c’est le cas où si elle est arrivée naturellement sous la terre.