Lors d’une mission scientifique dont le but était d’étudier les mécanismes qui régissent l'Antarctique, un groupe de chercheurs a découvert presque par hasard un monde inconnu jusque-là.
Crédit : Antarctica Guide
Tout a commencé dans la mer de Ross, une zone de l’Antarctique où les conséquences directes du changement climatique de notre planète sont largement observables.
Dans cette immensité qu’est l’Antarctique, un continent recouvert à 98 % d'une glace de deux kilomètres d'épaisseur en moyenne, les chercheurs étaient venus relever les signes d’une évolution de l’environnement. « Nous voulons comprendre la mécanique de la mer de Ross et comment elle pourrait changer selon différents scénarios climatiques » a expliqué le Dr Denise Fernandez, spécialiste des interactions entre l'océan, la glace et l'atmosphère.
Alors que la mission suivait son cours et que l’équipe analysait les images satellites de la banquise, dans la glace, une rainure bien visible sur les photos a attiré leur attention. « Nous soupçonnions qu'il pourrait s'agir d'un estuaire sous la glace » a raconté l’océanographe Craig Stevens. Et pour cause, depuis de longues années déjà, l'existence de rivières secrètes d'eau douce sous les calottes glaciaires était fortement soupçonnée, mais personne auparavant n’avait pu prouver leur présence. Faisant confiance à leur instinct, les scientifiques ont creusé cette fissure en faisant fondre près de 500 mètres de glace.
Crédit : The Last Ocean
Un écosystème secret vivant sous la banquise
Et quelle ne fut pas leur surprise quand ils ont découvert qu’un véritable monde parallèle se trouvait sous leurs yeux. Les chercheurs se sont aperçus que des centaines d’amphipodes (de petits crustacés d'une taille généralement de l’ordre du centimètre) circulaient dans ces canalisations naturelles.
Craig Stevens a fait part de son avis quant à cette découverte : « il y a clairement un processus écosystémique important qui se déroule ici, sur lequel nous ferons plus de recherches en analysant des échantillons d'eau pour tester des nutriments. Cela change notre compréhension actuelle et nos modèles de ces environnements. Cela va prendre du temps de comprendre ce que cela signifie pour les processus de fonte. Mais ce qui est clair, c'est que de grands changements sont en cours, d’autant plus si nous ne travaillons pas ensemble pour modifier nos émissions de gaz à effet de serre. »
Fascinant, n’est-ce pas ?