Cette technique sème la panique dans les rayons des supermarchés. Et pour cause : elle augmente les prix des produits en toute discrétion.
Après la «shrinkflation», une pratique qui consiste à diminuer la quantité d’un produit tout en maintenant ou augmentant son prix, c’est au tour de la «stretchflation» de faire son apparition dans les supermarchés.
Comme le précisent nos confrères du Figaro, cette nouvelle technique est utilisée par les industriels. L’objectif ? Contourner les hausses de prix liées à l’inflation des matières premières.
Le terme «stretchflation» vient de la contraction de «stretch» qui signifie «étirer» en anglais et du mot «inflation». Dans le détail, cette pratique trompeuse mais légale consiste à augmenter le poids d’un produit tout en augmentent son prix, explique Le Figaro.
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Le journaliste Olivier Dauvers décrypte ce phénomène sur son blog et donne l’exemple des boîtes de gâteaux apéritifs de la marque Belin.
Les incontournables crackers Monaco goût emmental sont passés de 100 à 110 grammes, soit une augmentation de 10%. Le hic ? Le prix de la boîte a, lui aussi, augmenté de 29%. Vous l’aurez compris, le prix est passé de 1 euro à 1,29 euros.
«La mention “Encore +de crackers Nouveau Format” n’a visiblement pour objectif que de détourner l’attention du client : tant du poids (appréciez la taille du 110 grammes en bas à gauche) que du prix» (Olivier Dauvers).
Belin et la stretchflation : qui penserait que ça passerait “crème” ? Sérieux…
— Olivier Dauvers (@Dauvers70) July 24, 2024
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La marque se défend
Contacté par le Figaro, le groupe Mondelez, auquel appartient Belin, se justifie et indique avoir conçu «un nouveau portefeuille simplifié et de nouveaux formats» en mai dernier.
«Sans modifier les dimensions des paquets actuels, la quantité des crackers augmente, ce qui permet de réduire l’espace vide et de garantir plus de générosité, de partage et de convivialité autour de nos crackers. Cette évolution est indiquée d’une manière claire et transparente sur les packs concernés avec une mention "Nouveau format; Encore +de crackers», (Groupe Mondelez)
Le groupe rappelle également que le distributeur a le droit de fixer ses prix de vente. Reste désormais à savoir si le gouvernement compte encadrer cette pratique, comme il l’a fait avec la «shrinkflation».
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Depuis le 1erjuillet 2024, «les supermarchés doivent obligatoirement informer les consommateurs des produits dont la quantité diminue mais qui sont vendus à un prix identique ou plus élevé», peut-on lire sur le site officiel d’information administrative pour les entreprises.
Résultat : les enseignes de grande distribution doivent apposer une étiquette ou une affichette sur l’emballage des produits concernés, avec la mention suivante : «Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix a augmenté de X% ou de Y euros».