L'Islande dit stop et durcit ses règles pour décourager les touristes

L'Islande, une des destinations touristiques les plus plébiscitées au monde, a décidé de durcir sa législation autour du tourisme.

Si vous aviez prévu de visiter l'Islande prochainement, vous allez peut-être y réfléchir à deux fois en lisant ces quelques lignes.

Désireux de limiter le tourisme de masse, le « pays de glace » a décidé de taper du poing sur la table, en prenant une série de mesures radicales.

Site naturel de Vestrahorn, en IslandeCrédit photo : iStock

L'Islande s'attaque au tourisme de masse

Si l'Islande et ses paysages fantastiques demeurent l'une des destinations touristiques les plus prisées, depuis une dizaine d'années, l'attrait pour cette terre sauvage engendre aujourd'hui de sérieux déséquilibres au sein de la société islandaise. À tel point que les autorités locales ont décidé de changer de paradigme en s'attaquant au tourisme de masse. L'objectif de ce virage à 180° est clair : diversifier l'économie pour ne plus avoir à dépendre du secteur touristique.

Il faut dire que le pays connaît une sorte de rançon de la gloire. Avec plus de 2,5 millions de visiteurs par an, l'Islande accueille en effet plus de 6 fois sa population chaque année. Un afflux massif qui n'est pas sans conséquences pour les locaux. Car si le tourisme a certes permis à la nation islandaise de se redresser, après la crise financière de 2008, il a en revanche bouleversé les mécanismes économiques du pays, menaçant à terme le bon fonctionnement sociétal.

De nombreuses infrastructures ne sont, par exemple, plus en mesure d'accueillir les vagues de touristes, alors que certains sites naturels sont parfois sacrifiés sur l'autel des visites incessantes. Les routes, les sols et, de manière générale, l'environnement du pays ne sont, en outre, pas épargnés par le tourisme. D'autre part, les prix de l'immobilier explosent, notamment à Reykjavik, la capitale, où les locations saisonnières ont fait flamber le marché en chassant une bonne partie des habitants, qui n'ont plus les moyens de se loger dans le centre-ville. Une forme de ras-le-bol se ferait même sentir au sein de la population.

Vue aérienne de Reynisdrangar, en IslandeCrédit photo : iStock

Pour remédier à cette problématique, le gouvernement islandais a d'abord décidé d'instaurer une nouvelle taxe touristique, afin de financer de nouvelles infrastructures et de futures opérations de protection des sites naturels. Les logements Airbnb et autres locations saisonnières seront par ailleurs encadrées de manière plus drastique, pour limiter leur impact sur le marché de l'immobilier.

En parallèle, l'Islande va développer de nouveaux secteurs, comme les énergies renouvelables (géothermie) ou encore l'intelligence artificielle, pour diversifier son économie.

Si ces mesures semblent plutôt bien accueillies par la population, elles sont en revanche perçues d'un mauvais œil par les professionnels du tourisme, qui s'inquiètent d'une baisse éventuelle de leurs revenus.

Affaire à suivre...


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.