Après des années de conflits avec la justice, le couple de Corrèze qui a recueilli un sanglier blessé a gagné la bataille. Alors que le sanglier était menacé d’euthanasie, celui-ci va finalement pouvoir rester avec sa famille d’accueil, sain et sauf.
Souvenez-vous : en 2009, un couple vivant en Corrèze a recueilli un marcassin. L’animal, qui était blessé, s’était réfugié dans le jardin des habitants. Ces derniers ont décidé de le soigner et de le garder pour s’en occuper. Au fil du temps, Sylvia Bachellerie et son conjoint se sont tellement attachés à l’animal qu’ils l’ont baptisé Maurice.
Crédit photo : Sauvez Maurice
Mais en 2019, le couple a été dénoncé à l’Office de la biodiversité et les problèmes avec la justice ont commencé. Selon la loi du 7 juillet 2006, il est formellement interdit de détenir un animal sauvage chez soi, notamment si cet animal peut être chassé, comme c’est le cas du sanglier.
Ainsi, le couple était confronté à deux options : euthanasier Maurice ou le placer dans un refuge adapté.
Une longue bataille juridique
Comme Sylvia était très attachée à l’animal et qu’elle le considérait comme un membre de sa famille, elle a refusé de l’euthanasier. Une longue bataille juridique et médiatique a suivi cette décision, et une pétition en ligne a même été créée pour tenter de sauver l’animal.
Crédit photo : Sauvez Maurice
Ce mardi 11 octobre, un procès a eu lieu à Tulle. Le couple était poursuivi pour deux choses : le prélèvement d’un animal sauvage dans la nature et la détention d’un sanglier. Sylvia et son conjoint ont été relaxés pour la première peine. Concernant la deuxième, ils ont été condamnés mais sans aucune sanction. Ainsi, ils ne devront pas payer d’amende, n’iront pas en prison et Maurice n’est plus menacé d’euthanasie et peut rester dans sa famille d’accueil.
Une dernière décision pour Maurice
Si la bataille semble gagnée, une dernière menace plane sur les têtes du couple et de Maurice. En effet, le préfet pourrait encore rejeter cette déclaration et le procureur pourrait choisir de faire appel au jugement. Cependant, ces deux options semblent à priori peu probables, car ces actes n’ont jamais abouti dans les dossiers similaires.
« Sur le plan pénal, on est complètement blanchis, mais la balle est dans le camp du préfet de Corrèze », a affirmé Patrice Grillon, avocat au barreau de Paris.
Crédit photo : Sauvez Maurice
Cette première décision du juge est un vrai soulagement pour Sylvia, même si cette dernière reste méfiante quant à la suite. Si la loi interdit toujours de détenir des animaux sauvages chez soi, il existe quelques exceptions à la règle, dont Maurice pourrait faire partie.